Fécondation in vitro

La fécondation in vitro ou plus communément FIV fait partie des techniques utilisées en procréation médicalement assistée (PMA). Elle se compose de plusieurs étapes que nous allons détailler. De plus, nous verrons qui peut y prétendre en France et combien de tentatives sont autorisées par la sécurité sociale.

Quel est le but de la fécondation in vitro ?

Avec la FIV, le but est d’obtenir plusieurs follicules matures contenus dans les ovaires. Ceux-ci seront alors prélevés lors d’une ponction ovocytaire réalisée au bloc opératoire. Le jour même, un recueil de sperme est effectué au laboratoire. S’il s’agit de paillettes de sperme, celles-ci sont décongelées et centrifugées.

Les biologistes vont analyser d’une part le contenu de la ponction ovocytaire. Les ovocytes vont être séparés pour être mis chacun dans un milieu propre. D’autre part, le recueil de sperme sera centrifugé.

Une fois la centrifugation finie, le sperme sera mis dans un milieu où se trouve un ovocyte. Les spermatozoïdes auront pour mission d’aller féconder de manière autonome l’ovocyte présent. Les biologistes n’interviennent pas dans cette étape qu’est la fécondation. Si c’est le cas, on ne parle pas de FIV mais d’ICSI qui sera l’objet d’un autre article.

Quelles sont les étapes de la fécondation in vitro ?

Afin de pouvoir obtenir plusieurs follicules matures, une stimulation ovarienne est nécessaire. En effet, en cycle naturel, une femme n’obtient qu’un follicule mature par cycle. Pour celles et ceux qui ont l’impression de lire du chinois, voici un court rappel du cycle menstruel de la femme.

Le premier jour du cycle correspond au premier jour des règles. Celles-ci peuvent durer entre 5 à 7 jours. Au niveau des ovaires, c’est à ce moment-là que le recrutement folliculaire va débuter. Plusieurs follicules vont commencer à grossir sous l’effet des hormones.

Un des follicules deviendra dominant entraînant l’atrophie des autres follicules. Il se mettra alors à sécréter de l’estradiol qui est dosable dans le sang. Puis, une cascade hormonale déclenchera l’ovulation. La progestérone deviendra positive et augmentera au fil des jours.

En l’absence de fécondation, les règles surviennent et marquent le début d’un nouveau cycle.

La stimulation ovarienne se déroule sur deux cycles. Un premier cycle permet la mise en place d’un prétraitement. Le second cycle quant à lui sera marqué par plusieurs jours d’injections suivis de la ponction ovocytaire.

Durant la période des injections, un suivi régulier sera effectué via des échographies endovaginales pour mesurer la croissance folliculaire et des prises de sang qui permettront de surveiller les taux hormonaux.

A noter qu’à partir du moment des injections, le cycle n’est plus du tout comparable à un cycle classique. Il n’existe plus de J1 et l’ovulation sera bloquée à l’aide de médicaments.

Lorsque les résultats de l’échographie et de la prise de sang montrent que les follicules sont matures, l’ovulation est déclenchée 36 heures en moyenne avant le passage au bloc opératoire.

Comment se passe la ponction ovocytaire ?

Comme pour toute opération, en amont, une consultation d’anesthésie sera effectuée. Des consignes vous seront données par l’équipe, comme par exemple de retirer vos bijoux, piercings et vernis à ongles. Le plus souvent, il est requis de venir à jeun. L’horaire de l’injection du déclencheur de l’ovulation déterminera votre horaire de passage au bloc opératoire.

La ponction des follicules est faite sous guidage échographique par voie vaginale. En d’autres termes, on débute par faire une échographie endovaginale. Un guide pour l’aiguille de prélèvement est positionné sur la sonde d’échographie. L’anesthésie est mise en place. Puis, le préleveur vient aspirer les follicules présents dans les ovaires. Cette opération est assez rapide, le plus long étant l’installation au bloc opératoire.

Une fois la ponction finie, vous retournez en chambre ou vous serez surveillée pendant une période plus ou moins longue. On s’assure que les saignements soient corrects et que la miction soit reprise.

Une fois la surveillance finie, vous pouvez repartir en étant accompagnée de quelqu’un. Un arrêt de travail vous est généralement fourni allant d’un à six jours en moyenne.  

A quel moment a lieu le transfert ?

Le jour même, les biologistes vous informent du nombre d’ovocyte récoltés à la ponction. Cependant, il faut plusieurs jours pour savoir si des embryons ont été obtenus.

Le transfert peut être fait précocement (J3 en moyenne) ou plus tardivement lorsqu’une culture embryonnaire est décidée. Dans ce cas, le transfert aura lieu à cinq ou six jours après la ponction.

Dans certaines situations, le transfert ne peut pas avoir lieu après la ponction et les embryons seront alors vitrifiés. Il en est de même pour les embryons surnuméraires obtenus. Nous détaillerons dans un autre article le transfert d’embryons congelés.

Qui peut prétendre à une fécondation in vitro ?

Depuis la nouvelle loi de bioéthique, les couples hétérosexuels et homosexuels sont autorisés à faire une FIV avec ses propres gamètes ou avec des paillettes de sperme issues du don.

Les indications d’une fécondation in vitro sont les suivantes :

– L’infertilité tubaire, c’est-à-dire quand les trompes ne sont plus utilisables ou ont été retirées chirurgicalement. L’ovocyte ne peut plus rejoindre la cavité utérine. La FIV permet d’obtenir des embryons qui seront ensuite replacés dans la cavité utérine.

– L’endométriose.

– L’infertilité inexpliquée ou dite idiopathique. Après deux ans de rapports sans protection et réguliers et lorsque que tous les examens médicaux reviennent normaux, on peut parler d’infertilité idiopathique.

– Après plusieurs tentatives d’insémination intra utérine sans grossesse obtenue.

– Dans le cas d’utilisation de paillettes de sperme.

Combien de tentatives sont autorisées par la sécurité sociale ?

En France, la PMA est encadrée par un cadre légal très stricte. Chaque tentative nécessitera l’obtention d’un numéro d’autorisation. Quatre ponctions maximum peuvent être prises en charge en l’absence de grossesse.

Une tentative est comptabilisée de la façon suivante : une stimulation suivie d’une ponction elle-même suivie d’un transfert. Si aucun embryon n’est obtenu de la ponction, alors la tentative n’est pas comptabilisée.

Si plusieurs embryons sont obtenus d’une même ponction, chaque transfert ne comptera que pour une seule tentative, celle de la ponction dont ils proviennent.

Toutefois, si des BHCG positifs (un taux supérieur ou égal à 100 UI minimum) sont retrouvés, la sécurité sociale considérera la présence d’une grossesse remettant ainsi les compteurs à zéro. Par exemple, si au bout de la quatrième ponction avec transfert, des BHCG reviennent positifs alors le couple aura à nouveau droit à quatre ponctions prise en charge.

Cependant, il est important de noter que les tentatives ne sont pas dues. Si l’équipe médicale estime qu’une ponction ne permettrait pas d’obtenir de grossesse, alors elle peut refuser la prise en charge. Dans ce cas, un deuxième avis peut être demandé dans un autre centre de fertilité.

Qu’est-ce que l’ICSI ?

L’ICSI, ou Intra Cytoplasmic Sperm Injection pour son petit nom anglais, signifie injection de sperme dans l’espace intracytoplasmique. Que de mots barbares nous direz-vous ! Nous allons, dans cet article, vous expliquer à quoi cela correspond et quelle méthode il convient de choisir entre l’ICSI et la FIV.

          Il s’agit d’une technique d’aide médicale à la procréation mise en place par les biologistes au sein du laboratoire. A l’aide d’un microscope à fort grossissement, ils vont étudier les spermatozoïdes. Certains critères permettent de définir une bonne qualité spermatique comme la mobilité mais aussi la forme par exemple. Les biologistes vont donc sélectionner un spermatozoïde répondant à ces caractéristiques. A l’aide d’une pipette, le spermatozoïde sera récupéré puis injecté directement au sein de l’ovocyte.

Quelle est la différence entre l’ICSI et la FIV ?

Lors d’une ICSI comme pour la FIV, une ponction ovocytaire a été réalisée ainsi qu’une préparation de sperme. L’ensemble arrive alors dans les mains des biologistes. La différence se fera au niveau de la fécondation. Pour une FIV, la fécondation est naturelle. Il revient au spermatozoïde d’aller féconder directement l’ovocyte tandis que pour l’ICSI, c’est le biologiste qui réalise la fécondation.

Quelle méthode choisir ?

L’ICSI sera la méthode de prédilection en cas d’altération du spermogramme. Si celui-ci est normal, alors la FIV sera mise en place. Cependant, si un échec de culture a lieu lors d’une FIV précédente, il est courant de faire une ICSI lors de la ponction suivante. Il n’existe pas d’indications d’ICSI dans le cas d’anomalies ovocytaires.