ACIQ – BAMP Infertilité sans frontières

infertilité sans frontières
Depuis plusieurs mois nous sommes en contacts avec l’ACIQ (Association des Couples Infertiles du Québec). Comme vous le savez sans doute, ils se battent depuis des mois aussi pour tenter de maintenir le programme Québécois de procréation médicalement assistée. En effet le gouvernement « par soucis d’économie » veut revenir sur cet acquis social qui existe depuis 5 ans en retirant la FIV de l’assurance publique. C’est le projet de LOI 20, dont nous vous avons déjà parlé dans d’autres articles.
Pourtant ce dispositif a permis la naissance de plus de 5000 enfants en 5ans, ce qui n’est pas négligeable dans une province qui a un taux de fécondité très faible (un des plus bas dans le monde), qui provoque un vieillissement de la population.
Le programme mis en place il y a 5 ans l’avait été en accord avec l’ACIQ qui avait accepté que les couples s’engagent sur le transfert systématique d’un seul embryon par tentative, pour limiter les couts liés aux grossesses multiples. Ce qui a été efficace car le taux de naissances multiples dues à la FIV est un des plus bas dans le monde. Cette concession pour obtenir le financement public. Ce programme de PMA, du point de vue gouvernemental avait aussi pour objectif de faire remonter le taux de natalité du Québec.
Le gouvernement veut balayer tout cela en retirant la FIV de l’assurance publique, en imposant des conditions indignes (une seule tentative, un seul embryon transféré, mise en place d’un crédit d’impôt pour accéder aux soins, etc.).
Ce qui ferait qu’au Québec, la FIV deviendrait le seul soin couvert par un crédit d’impôt. Ce qui en clair veut dire tu veux faire une FIV, demande d’abord à bénéficier d’un prêt et pour une seule tentative en plus. De plus, si tu as déjà un enfant (FIV ou pas) tu ne pourrais plus accéder au dispositif de FIV. Je vous passe des conditions sur lesquelles le gouvernement est revenus, qui imposait un certains nombres d’années de relations sexuelles justifiées, avant de pouvoir accéder aux soins de FIV ! (vous pouvez retrouver tout cela sur le site de l’ACIQ)
Vu de chez nous, en France, cela donne le vertige et des sueurs froides ! Comment un gouvernement dit Libéral, peut-il à ce point s’immiscer dans la vie intime de ces concitoyens. A entendre nos amis Infertiles Québécois, c’est la politique de l’enfant unique qui va devenir la norme (comme en chine communiste, mais dans un pays qui dont le taux de natalité est très faible), c’est le contrôle du corps des femmes (en dictant par des restrictions budgétaires, les soins dont elles pourraient bénéficier pour traiter leurs infertilité), c’est encore surveiller les relations sexuelles des couples infertiles pour leur accorder ou pas le droit d’accéder aux dispositifs de soins « car il sera exigé une période minimale de relations sexuelles ». On croit rêver ! Mais non, c’est bien la réalité qui attend les Québécois, si le projet passe en l’état.
C’est vraiment une étrange façon de traiter l’infertilité médicale et les couples qui en souffrent. Toutes les études montrent que la fertilité humaine est en chute libre pour toutes les raisons environnementales que l’on connait (et pour lesquelles on ne fait pas grand-chose non plus, mais c’est encore un autre combat). Le recours à l’AMP n’est pas une solution de facilité, qui fait rêver les couples en mal d’enfant. Nous aimerions VRAIMENT ne pas avoir besoin d’y avoir recours pour fonder nos familles.
Pourquoi faire une différence entre les patients infertiles qui devraient subir tout un tas de « brimades » ? Pourquoi considérer l’infertilité comme une maladie à part des autres, dont l’accès aux soins seraient soumis à tout un tas d’exigences dictées non par le médical, mais par le politique ? Le patient infertile, le couple infertile est un patient comme les autres, en France, au Québec ou en Ouganda. L’infertilité médicale est une maladie pas un caprice existentiel.
L’ACIQ fait front avec courage devant toutes ces attaques. Ils continuent de proposer des solutions pour que le programme de procréation médicalement assistée soit maintenu. Les propositions qu’ils font sont orientées par la volonté d’être médicalement responsables, financièrement viables et socialement acceptables.
De l’autre côté de l’Atlantique, nous soutenons (avec nos petits moyens) nos amis Infertiles. Nous essayons de leur apporter notre soutien, comme nous aimerions le recevoir, si nous nous trouvions dans leur cas (« Rien n’est jamais acquis », et certains discours entendus ces dernières années peuvent nous faire penser que bons nombres de nos concitoyens pensent par exemple que l’infertilité n’est pas une maladie). Ne dramatisons pas notre situation à l’excès, nous avons en tant qu’association de patients infertiles français, des combats à mener qui sont loin d’être aussi terribles qu’au Québec. Six inséminations artificielles, quatre FIV prisent en charge dans le cadre du 100% ALD, c’est l’opulence face à la situation Québécoise.
Nous soutenons donc nos amis de l’ACIQ, en dénonçant la situation difficile qu’ils traversent. Nous participons à ce premier Symposium Mondial des associations de couples infertiles qu’ils organisent et qui regroupe des associations de patients de différents coins du monde.
BAMP va intervenir le 7 septembre entre 13H et 14h (heure de Montréal donc vous ajoutez 6 heures chez nous) sur le thème : « L’infertilité, le grand public et les médias sociaux ».
Alors pour soutenir nos amis Québécois faisons du bruit autour de cet événement du 7 septembre, relayons sur les blogs, twittons, facebookons, tentons de faire entendre les voix des infertiles par-delà les océans, pour que les oreilles du gouvernement Québécois puissent siffler de honte à vouloir poursuivre ce projet de réforme du programme québécois de procréation médicalement assistée.
 

#1couple6 #JeSuisInfertile #France-Québec #ACIQ #BAMP #SOLIDARITE

Le site du symposium INFERTILITE SANS FRONTIERE
 

Commentaires à propos de cet article (6) :

  1. Amis québecois, courage vous n’êtes pas seul !!!
    soutenons nous !!! restons groupés !!!
    car au principe d’économie, la sécu réfléchirais à supprimer le 100% intégrale fiv .
    Ils nous demanderaient de payer une part du traitement ( ex: décaptyl 450 euros la boite )
    Soyons vigilant !!!!

  2. On en revient sans cesse à cette question de médecine de « confort ».
    Si on va par là il fait cesser de financer tout ce qui n’est pas létal. On peut « vivre » sans enfant, sans bras, sans dents.
    On se gave d’antibios et d’antidépresseurs, qui certes n’ont pas le même coût mais sont distribués comme des Smarties et nous devons justifier de la régularité de nos rapports sexuels ? Nos collègues (et bon nombre de personnes vivant en France d’ailleurs aussi) doivent s’endetter pour ESPERER avoir un enfant ? Juste espérer ?
    Plus j’y pense et moins je suis d’accord avec cette appellation « médecine de confort »…
    Solidarité avec nos collègues de galère

    1. Je m’imagine bien allant faire un prélèvement vaginal le lendemain d’un rapport pour prouver qu’il y a eu rapport … rassurez moi, ça ne va pas jusque là ?

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