Le thème de la Semaine Européenne de la fertilité (EFW2024) est le don de gamètes. Fertility Europe donne la parole […]
Quand le conte de fées se crashe… (témoignage FC)
Après avoir enfin pu rejoindre le George sur la capitale, nous avons pu lancer avec enthousiasme les essais bébé. Nous étions en juillet 2008. A, cette époque, complètement insouciants, on s’était dit qu’on ne se prendrait pas la tête. On ne ferait pas de calculs d’ovulation, et viendra ce qu’il viendra.
En mars 2009, après avoir tenter plusieurs cycles avec des tests d’ovulation Clearblue (oui, j’ai failli à notre crédo « on ne se prend pas la tête« ), une petite voix me dit qu’il va falloir consulter.
En octobre 2009, après une hystésosalpinguo, multiples PDS et 2 spermogrammes, le verdit tombe : OligoAsthénoTératoSpermie sévère. Nous passons directement à la case FIV ICSI. Nous ne sommes même pas assez fertiles pour tenter des IAC…
Après une première FIV ICSI en mai 2010 et un TEC en octobre 2010, je décide de changer de centre PMA. C’est lors de ce transfert en janvier 2011 que je découvre que je suis enceinte.
Un vrai conte de fées ! D’infertiles sévères nous réussissons à faire un bébé tous seuls comme des grands ! Nous nageons en plein bonheur.
IL y aura des angoisses : une cinétique HCG un peu faiblarde à mon goût, un petit décollement qui nécessite du repos mais un embryon de 4 semaines en pleine forme. Le gynéco de ville me prescrira une autre écho à 9SA pour contrôler le décollement. Pour lui, ça y est, on va être parents (moi, je reste sur ma réserve quand même…), il veut même nous faire la déclaration de grossesse de suite !
Mais le conte de fées, c’est pour les autres… Mon conte de fées à moi, il s’est explosé en plein vol ! Lors de la seconde échographie, et ce, sans que je ne ressente aucun signe physique, si ce n’est cette horrible appréhension qui me tenaillait depuis plusieurs jours.
J’aurais voulu que le George m’accompagne juste pour me porter chance. J’étais déjà déchirée qu’il ne soit pas là au moment où je me suis allongée sur la table. L’échographiste a posé le gel sur mon ventre puis a passé la sonde. Quelques secondes plus tard, elle lâche « Il y a un problème… Je ne vois aucune activité cardiaque« .
A ce moment, j’ai pensé qu’effectivement, c’était trop facile, trop beau pour être vrai. Que c’était même normal ce qui m’arrivait. Comment avais-je eu l’audace de croire qu’il me serait permis, à moi (la looseuse de la fertilité), d’avoir un bébé en claquant des doigts ?
L’échographiste a essayé de me remonter le moral en m’expliquant que les fausses-couches à ce stade sont fréquentes même chez une femme jeune et que je retomberai enceinte bien vite. Discours qu’elle a l’habitude de servir puisque dans 95% des cas elle tombe sur des filles qui ne sont jamais passées par la case PMA. Et il est vrai, que dans la grande majorité, elles retombent enceintes dans les mois qui suivent.
Mais pour moi… C’est une toute autre histoire. Je réalise que cette grossesse est peut-être la dernière. Qu’il n’y en aura peut-être plus jamais d’autres… Je rétorque à l’échographiste que cette grossesse arrêtée était déjà un miracle en soi et que je viens de la PMA. La bonne femme pâlit, bafouille, ne sait visiblement plus quoi me dire à part un « désolé… » lancé dans un murmure juste avant de fuir sortir de la salle.
Je resterais seule avec mon gel froid sur le ventre, l’écran éteint et le cœur au bord des lèvres pendant plusieurs minutes.
Les jours d’après, c’est un curetage par aspiration fait par mon gynéco de ville lui-même dans un service hospitalier.
Les mois d’après, je me mettrais à croire l’impensable : si ça a marché naturellement une fois, ça remarchera !
L’année d’après ma fausse couche je ne suis toujours pas enceinte et je viens de me manger une 2nd FIV sans transfert.
S’ensuivra ensuite 2 autres FIVs (dont une encore sans transfert). Plus ça va, moins ça va. Je me mets à répondre aux protocoles comme une mamie alors que deux ans avant j’étais très fertile.
« Cette grossesse arrêtée était peut-être la dernière. C’était peut-être notre seule chance…« . Ces phrases tournent en boucle dans ma tête. Je commence à me dire que je ne serai jamais mère. Je me résigne. Je veux arrêter la PMA. Après tout, il faut à un moment donné être raisonnable. Il y a peut-être une très bonne raison au fait que je ne tombe pas enceinte…
Il faudra toute la pugnacité du George pour me faire reprendre (à contre-cœur, il faut l’avouer) le chemin de la PMA. Je refais une FIV en mars 2013. Je n’y crois plus. Et pourtant… C’est cette FIV qui fait de moi une future maman qui entre de plein pied dans le second trimestre de sa grossesse. 😉
Je n’ai jamais pu oublier cette fausse-couche, elle me suit même maintenant. J’ai toujours du mal à réaliser. Je n’arrive pas encore à me projeter. Pour cette grossesse, à 9SA (pile le terme où la première c’est arrêtée). La semaine qui pue comme j’ai tendance à le dire… J’ai perdu du sang. Beaucoup. J’ai passé une soirée horrible aux urgences avec le George. Nous avions l’impression que DNLP aimait se jouer de nous. Elle avait envie de réitérer son injustice au même terme (9SA – la semaine qui pue !). Elle voulait nous le reprendre. Encore une fois !
Et puis non, c’était un décollement (encore un !). L’embryon allait bien. Je revis exactement la même image que deux ans auparavant sauf qu’à la place il y avait un énorme cœur qui battait la chamade.
C’est bon j’ai ma larme! Je vous suivez sur votre blog puis j’ai dû arrêter car je n’y avais plus accès! Quel joie je suis heureuse pour vous vraiment félicitation! La loose a passé son chemin 🙂
C’est bon de relire ton histoire Plume, maintenant que le cap est passé. C’est tout plein d’espoir … merci 🙂
Prends soin de vous. je t’envoie tout ce que je peux. Je t’embrasse fort
Je suis bien d’accord avec toi, 9sa c’est la semaine qui pue…
Merci pour ton témoignage!