Diagnostiquer une infertilité avant le désir d’enfant ?

Est- il possible de diagnostiquer une infertilité avant le désir d’enfant ? Je m’interroge sur cela notamment de par mon parcours. Et je me demande en même temps si cela ne changerait pas la donne pour tous les couples en général d’avoir cette possibilité.

Lorsque j’ai consulté une gynécologue pour la première fois en vue d’une prescription pilule, elle m’a d’abord fait un bilan hormonal. C’était il y a plusieurs années, je n’ai pas vraiment tenu compte de ce bilan, le but pour moi était d’avoir ma prescription pilule, je ne pensais pas au futur.

Je n’ai pas ce tout premier bilan hormonal en mains aujourd’hui car je suis expatriée à l’étranger et ce bilan est resté derrière moi en France. Pourtant je me demande ce pour quoi j’avais été testée à l’époque. Pour moi bilan hormonal c’est FSH, LH, Progestérone etc etc? Était-ce le cas de ce bilan ? Je le suppose fortement.

Je regarde en arrière sur mon parcours qui a débuté ce jour là car il est aujourd’hui admis que je fais partie du grand nombre de femmes présentant des ovaires polikystiques. Ce syndrome étant caractérisé par un rapport anormal des hormones FSH et LH, il apparaît sur mes bilans hormonaux.

Il a donc sûrement été détectable lors de mon tout premier bilan hormonal et pourtant on ne m’en a rien dit.

Et même lorsque j’en suis venue à consulter pour la première fois dans le cadre d’un désir d’enfant et qu’un nouveau bilan a fait apparaître le déséquilibre LH / FSH, la gynéco ne m’a parlé que « d’ovaires fainéants ». Pourquoi n’a-t-elle pas « osé » me dire les choses clairement ? Ça changeait quoi ?

Si j’avais su dès 2005 lorsque j’ai commencé à prendre la pilule être atteinte de ce syndrome qui peut jouer sur ma fertilité, ma vie aurait été différente. Nous avions peur au début de notre vie commune, comme tout jeune couple, qu’un accident puisse nous arriver. On y a pensé, on en a parlé. On aurait pu parler de la même manière de la probable difficulté qu’on allait peut être rencontrer et agir en connaissance de cause.

Bien sûr si je disais ça aujourd’hui à la gynécologue qui m’a fait ce premier bilan elle me dirait « mais madame, il y a plein de femmes OPK qui ont des enfants sans aucun souci ». OK mais dans mon propre cas, ce bilan et mes cycles irréguliers laissaient quand même présager un dysfonctionnement réel.

Je me demande si l’on m’a caché ou non ce diagnostic il y a si longtemps ? Et j’ai bien l’intention d’en avoir le cœur net en regardant de plus près le bilan hormonal en question dès que j’en aurai la possibilité.

Ce questionnement personnel, j’ai envie de l’élargir à un questionnement de groupe dans le cadre du collectif BAMP. Pensez- vous qu’il faille mettre en place certains diagnostics le plus tôt possible ? Est ce que certains ou certaines d’entre vous ont su bien avant que la question ne se pose que l’infertilité serait possible et est ce que ce diagnostic était avéré ?

Je ne parle pas bien sûr de faire subir à chaque homme et à chaque femme un spermogramme et un bilan hormonal car de toute façon le coût de cela serait faramineux et donc inenvisageable. Mais pour certains cas ? S’il y a des risques qui peuvent être héréditaires, ne peut-on pas proposer aux personnes concernées un examen ?

Mon mari, par exemple, je ne sais pour quelle raison, a depuis très longtemps (bien avant de me rencontrer) cette peur d’être stérile. C’est la peur la plus forte qu’il ait et même aujourd’hui où on sait qu’il n’en est rien, il garde cette angoisse. S’il lui avait été possible d’être rassuré plus jeune n’aurait-il pas pu depuis se débarrasser de son angoisse ?

Pour ma part, je sais aujourd’hui que le SOPK est là en moi depuis ma naissance, j’aurais aimé le savoir avant. J’aurais aimé que ma première gynéco emploie les mots exacts, je me serai sentie moins ridicule avec mes « ovaires fainéants ».

Qu’en pensez-vous? Les médecins sont-ils si peu intéressés par notre cas ou bien est-ce simplement moi qui suis tombée à l’époque sur la mauvaise personne ?

Commentaires à propos de cet article (33) :

  1. C’est une question que j’avais posée au responsable du centre pma du chu de ma ville « pourquoi ne pas faire un dosage AMH systématique a toute jeune femme pour qu’elle en soit consciente au + tôt? » (on parlait insuffisance ovarienne) et celui ci m’avait donné une réponse qui peut se justifier, il trouvait que ca pourrait trop perturber une jeune femme dans ses relations avec les hommes et dans la construction de son couple (en parler ou pas dès le début…?)En tout cas je comprends très bien ton raisonnement…

    1. C’est vrai que le médecin a de bons arguments aussi mais par exemple pour une femme dont la mère, la tante ou qui sais-je a présenté une ménopause précoce pourquoi pas ? Les médecins nous demandent nos antécédents familiaux (cancer, thyroide, tension, diabète, cholestérol) en en fonction ils surveillent nos propres paramètres. Ca devrait être possible aussi pour la fertilité.
      En tout cas si j’ai une fille un jour je serai vigilante sur ce point au cas où je lui transmette mes OPK.

  2. Je réagis a ton article en te disant, au regard de mon expérience personnelle, que cela ne servirait a RIEN! Mon syndrome d’utérus DES, je le connais depuis qye je suis ado, depuis ma 1ère visite chez la gyneco, depuis que ma mère m’en parle et s’en inquiète et culpabilise aussi d’ailleurs beaucoup (ce sur quoi je l’ai rassuré en vain: elle a fait ce quelle a cru bon). Bref, j’ai toujours du que cela pourrai avoir un impact sur la fertilité ou une grossesse compliquée a tout le moins. Et après??? Quand on ne veut pas encore d’enfant, on se dit « je verrais bien », voire « si ça doit ne pas se faire, et bien tant pis » évidemment: on ne veut pas d’enfant a ce moment la, on n’a pas ce désir en soi donc ça passe au dessus et on ne va pas faire sa vie en fonction d’un truc qui n’existe pas! Et je prendrai un exemple pour expliquer qu’une telle démarche de sensibilisation des sujets a risque ne sert a rien: les fumeurs savent que fumer n’est pas bon et qu’ils risquent d’avoir un cancer du poumon: arrêtent ils pour autant au nom d’un risque?! Voilà c’est un avis et un vécu… Apo

    1. J’ai 28 ans depuis l’âge de 24 ans j’essaie d’avoir un bébé avec mon mari. C’est seulement mon deuxième gynécologue, (donc après 3 ans d’essaie) qui m’apprend que je suis en insuffisance ovarienne. A 16 ans quand j’ai fait mon premier bilan hormonal pour prendre la pillule, j’aurai aimé savoir, ça aurait tout changé pour moi car j’ai rencontré mon mari à 17 ans et on a toujours eu envie d’avoir des enfants. Si j’avais su je n’aurais pas attendu d’avoir fini mes études et j’aurais essayé d’avoir un enfant dès l’âge de 20 ans où j’avais encore une chance d’avoir un enfant naturellement. Aujourd’hui, je suis en colère car le premier gynéco (j’avais 25 ans) m’a dit que j’étais jeune qu’il ne fallait pas que je m’angoisse quand au bout d’un an d’essai il ne se passait rien, mais mes ovaires ne sont pas jeunes, ils ont l’âge d’une femme de 45 ans. Et pour moi, il est peut-être déjà trop tard, je rappelle que je n’ai que 28 ans.

      1. C’est pour cette raison que nous demandons la possibilité pour les gens qui le souhaitent de pouvoir faire des bilans de fertilité.

  3. Il est vrai que cela pourrait aider à détecter bien plus tôt une éventuelle infertilité. Mais à quoi bon tant que la personne n’a pas envie d’avoir des enfants? Si on nous l’apprend à 18 ans, on va risquer de paniquer et de se mettre la pression avant l’heure… Et puis, cela ne concerne pas l’infertilité masculine. J’aurai pu avoir tous les examens possibles avant, mais rien ne m’aurait dit que je serais obligée de passer par les FIV IMSI étant donné que c’est mon mari qui a un souci. Et le spermogramme, il n’y a pas de raison à le prescrire tôt, étant donné que cela peut évoluer ou se dégrader…

  4. Bonjour. Cet article est très intéressant. C’est une question qui m’intéresse, mais de façon complètement différente.
    Depuis plusieurs années (4 ou 5 ans), je fais une fixation de façon disproportionnée sur l’adoption, alors qu’à priori je n’ai absolument rien à voir là-dedans. Et comme vous pouvez le voir,à l’infertilité également sinon je ne serai jamais arrivée ici ! Je suis jeune, célibataire et encore étudiante donc autant vous dire que ça ne fait pas partie de mon programme pour l’instant . J’explique cette « idée fixe » par mon histoire familiale : ma tante et mon oncle n’ont pas pu avoir d’enfants de façon biologique, et ont adopté un petit garçon (qui a bien grandi depuis du haut de ses 14 ans) en RDC. Par la suite ma tante est décédée d’un cancer du sein.
    Objectivement je n’ai rien à voir là-dedans, mais cette histoire était assez lourde pour moi, puisque j’avais un fort lien (basé en partie sur la transmission) avec cette tante. C’est donc une angoisse profonde pour moi d’être confrontée à l’infertilité et aux risques de cancer dit « féminins » (seins, ovaire — dont ma grand-mère est décédée). C’est pour moi une façon d’apprivoiser les épreuves auxquelles ma tante a été confrontée, dont je n’ai pas pu parler avec elle, et j’ai toujours dans l’idée que j’étais l’héritière de cette branche là, bons et mauvais côtés inclus. Je pense que j’ai cherché à me protéger en anticipant, en m’informant le plus possible « au cas où ça m’arrive ».
    Il n’y a rien de rationnel, je suis bien d’accord avec vous. Mais comme l’évoquait madamehiberne au sujet de son mari, la dimension psychologique existe aussi. Est-ce que le diagnostic a aidé à désamorcer quelque chose ? … est-ce que la confrontation avec le réel l’a aidé à avancer ou est-ce que le fantasme court toujours, faisant fi de la réalité ?
    Si d’autres personnes ont des témoignages identiques, cela pourrait m’intéresser.

    1. TOMTOM
      Déjà bienvenue chez BAMP, comme tu as pu le lire, cet espace et ce collectif sont ouverts à toutes les personnes qui se sentent concernées par les sujets relatifs à l’infertilité.
      Je trouve que ton commentaire est intéressant;
      POur ma part, si j’avais pu avoir un vrai diagnostique la première fois où je me suis adressée à ma gynécologue pour lui parler de mes inquiétudes, pressentiments, ressenties. J’avais alors 35 ans, savoir ce qu’il en était vraiment m’aurais permis de prendre la bonne direction au bon moment. Et pas juste attendre, et entendre les inepties des gynécologues PMA que j’ai rencontré ensuite et qui m’ont encore fait perdre 3 ans…………
      Est-ce que tu souhaite participer au collectif BAMP ? En tant que membre actif ? Lectrice active ?

  5. Cet article me parle beaucoup.. Je suis OPK également, avec aménorrhée totale..
    Arrivée à 17 ans, toujours pas de règles (et pour cause !) et j’ai fini par prendre la pilule.. pendant 7 ans..
    C’est seulement depuis que je suis en PMA (depuis 8 ans donc), que je m »interroge sur les effets des hormones, et notamment de toutes celles que j’ai ingérées en prenant la pilule pendant ces longues années..
    Si j’avais su à 17 ans que j’étais OPK, aurais-je pris la pilule pendant 7 ans ? Aujourd’hui je suis convaincue que non, j’aurai pu me renseigner, j’aurai pu faire d’autres choix..
    Quels sont les examens qui sont faits avant de donner la pilule à une jeune fille ? N’y a-t-il pas des questions à se poser à ce moment là ?
    et juste pour compléter : si les problèmes étaient diagnostiqués précocement.. quand finalement viendrait l’age ou on « est prêt » à avoir un bébé.. ne gagnerait-on pas de précieux mois ?

  6. Premier rendez vous chez une gynéco. J’ai 16 ou 17 ans. Je suis en aménorhée primaire. Le duphaston ne me décmenche pas de cycle. Je suis orienter vers un endocrino (hasard… 10 ans plus tard son nom est celui du chef de service pma). Examens, LH/FSH, écho (non endo). Verdict OPK. Je suis mise sous pillule, pour ne pas amplifier les « kystes » et me créer des cycles (car à 16/17 ans, ben moi je voulais être comme toutes les nanas et avoir « mes » règles). Ma gygy me glisse de faire attention à mon poids et qu’il est possible que j’ai des difficultés pour avoir des enfants (à cet âge, je m’en fous).
    J’ai 27 ans. 10 ans sont passés. J’arrête la pillule, règle anniversaire, puis aménorhée secondaire. Je prends mon dossier d’endocrinon datant de 10 ans. Le montre à ma gygy, qui me met sous duphaston, puis clomid. Puis marre d’attendre. Je prends le chemin de la pma 9 mois plus tard.
    J’ai eu la chance d’avoir un médecin qui m’a diagnostiqué OPK jeune. Grâce à elle, nous sommes allés en PMA de nous même, sachant d’ores et déjà quel était le problème, et bien avant que ma gygy s’en inquiète.
    Le diagnotic jeune pour une OPK est simple la plupart du temps. C’est dommage que certaine médecin n’y soient pas attentifs, mais certains sont moins peureux que d’autres d’annoncer un diagnotic d’infertilité à une jeune fille…

  7. BOUNTY j’attendais ton commentaire, car je trouves que ton exemple est intéressant.
    Moi dans un autre d’ordre d’idée, j’ai envie d’avoir des enfants depuis que J’ai 20 ans, mais à 20 ans ont à le temps………..
    A 30 ans, mon désir d’enfant devient très ardent, puis très obsessionnel.
    J’ai commencé à m’inquiéter de ne pas voir de grossesse chez moi, alors que j’avais 35 ans.
    Mais depuis quand suis-je INFERTILE ? OU en phase de l’être ??
    SI j’avais su avant, nous aurions agit différemment, nous n’aurions pas gâché, perdu, 6 ou 7 ans à attendre dans le vent. A faire des fiv classique qui n’ont rien donnée, hormis une très grande dévalorisation de ma personne. Toutes ces années de tristesse, d’angoisses, auraient pu être évitées.
    Nous nous serions orienté vers les bons interlocuteurs et nous n’aurions pas perdues deux années à attendre après des médecins pma qui ne nous ont rien proposé à part attendre ça va venir (à 38 ans, et avec déjà 8 ans sans grossesse en amont ????).
    Je pense que savoir permet d’agir en conséquence.

  8. Bonjour à tout le monde,
    Je ne tiens pas de blog mais j’en lis beaucoup.
    Personnellement, je suis OPK, en essai depuis 2 ans et demi.
    J’ai su que j’étais OPK à l’âge de 15 ans, car comme j’avais du spotting en permanence, je suis partie voir gygy, qui m’a dit texto: « ouh là! mais vous êtes poilue!! je vous met sous diane 35 (si j’avais su…) et vous ferez une écho »
    L’écho qui a révélé une dystrophie ovarienne (à l’époque, j’associais juste ça à de gros ovaires, mais sans plus), et « grâce » à diane 35, j’avais des cycles de 28 jours et plus besoin de m’épiler 1 fois par semaine.
    C’est ma soeur qui m’a dit que ça s’appelait OPK, car elle était en essai bébé à cette époque, donc depuis cette époque, j’ai su que ça serait la galère pour avoir des enfants plus tard.
    Ce stress a augmenté lorsque j’ai arrêté diane 35 pendant 2 ans (j’étais pas assidue à la prise de pillule à horaire fice), et qu’il y a eu 0 régles pendant 2 ans. A l’époque, je le vivais comme un rêve (17-18 ans) je ne me posais jamais de questions, mais une petite voix tout au fond de moi me disais que c’était pas si génial que ça…
    et puis j’ai rencontré l’amour de ma vie, vers mes 24 ans, on a décidé de mettre bébé en route, et au bout de 6 mois d’aménorrhée, j’ai mis un pied dans le centre PMA où je suis encore actuellement.
    J’en ai beaucoup parlé avec mon chéri, il me dit que le fait que je le sache avant les essais, me fais stresser et diminuerai nos chances, en clair c’est mon côté psychologique qui fait tout foirer. ça fais pas plaisir à entendre, mais je me dis au fond pourquoi pas que le psycho peux éventuellement y jouer car je le sais depuis longtemps.
    Je suis d’accord avec l’idée de ma mère: « même si tu sais qu’il y a une part (+ ou – grande) de psychologique, qu’est-ce que tu peux y faire concrètement? »
    Personnellement, je ne regrette pas de l’avoir su avant, je me sentais rassurée de savoir que les médecins connaissaient ce souci, et ils me rassuraient en me disant que je pourrais tout à fait avoir des enfants.

    1. C’est un peu facile je trouve de déballer l’excuse du psychologique. Dans ton cas, tu n’as absolument pas de règles et n’en a jamais eu même avant de te soucier d’avoir un bébé. A ce moment-là ton « psychologique » n’empêchait ton corps de fonctionner ou non donc je vois pas pourquoi aujourd’hui il faudrait accuser ton mental ! C’est débile !!

  9. Moi j’aurai voulu savoir le plus tôt possible.
    En plus dans mon cas, c’était détectable puisque mes kystes ovariens étaient là depuis toujours (mais personnne ne les a vu…). MM si je ne voulait pas d’enfant tout de suite, au moins, j’aurais su à quoi m’en tenir et je n’aurai pas perdu des années à me questionner si « j’étais prête ou pas prête » et à avoir peur de tomber enceinte en C1 😉

  10. Le problème, c’est que parfois, ils diagnostiquent UN élément à l’origine du problème, et ils s’arrêtent à ça. Dans mon cas, une fois qu’ils ont mis le doigt sur le problème de mon homme (OATS suite à cryptorchidie opérée trop tard), ils n’ont pas pensé qu’il pouvait y avoir AUSSI un problème de mon côté, ce qui s’est avéré être la cas (insuffisance ovarienne et endométriose).

  11. Je réagis un peu tard (pause internet à durée variable ;-))
    Dans mon cas, j’ai appris à 17 (ou 18) ans que j’avais « de gros ovaires et aurais sûrement des soucis pour avoir un bébé ». (Je suis OMPK, à l’époque en aménorrhée primaire). Tout ce que cela a fait, c’est de gâcher ma jeunesse et d’avoir encore aujourd’hui des répercussions sur ma sexualité.
    D’autant qu’en 10 ans, la médecine a heureusement évolué et que, dans ce diagnostic (très mal annoncé, en plus) on ne m’a jamais dit que je pourrais y arriver avec de « simples » (…) iac. Bref, pendant le parcours PMA j’étais sûre que ça allait foirer.
    Je serai évidemment très attentive au développement de ma fille ; mais je ne laisserai aucun médecin gâcher ses tendres années. Après tout, si j’avais entendu 10 ans plus tard de quoi je souffrais, le résultat serait le même…
    Bien sûr, chez moi il ne s’agit pas d’âge et je comprends que dans ce cas, on veuille être informée plus tôt… Mais pas trop quand même…

  12. Bonjour à toutes,
    Personnellement j’aurais également aimé le savoir le plus tôt possible.
    J’ai envie d’avoir des enfants depuis mes 20 ans et là, à 33 ans, je réfléchis à pourquoi j’ai tant attendu. Et c’est surtout une histoire de pression sociale… « Finis tes études », « Trouve un boulot », « Un CDD c’est précaire, trouve un CDI », « attends un peu après avoir signé ton CDI », « Profite, voyage avant d’avoir des enfants, tu as le temps, après ça ne sera plus possible »! Plus jeune, j’écoutais trop mes parents… Ils ont raison, mieux vaut avoir une bonne situation, puis maintenant on peut avoir des enfants à 40 ans passés !
    Me voilà à 33 ans, avec une réserve ovarienne quasi nulle et des taux de LH et FSH bien trop élevés… Les gynéco devraient discuter du désir d’enfant avec leurs patientes, même quand ce n’est pas encore le moment. Et pour celles qui le souhaitent, leur prescrire un bilan hormonal de temps en temps.
    Pour le coût à la sécurité sociale, je ne pense pas que ça doit être si cher, surtout que l’AMH n’est pas du tout prise en charge (46 euros). Et des femmes qui anticipent peuvent sans doute éviter des traitements plus lourds et plus coûteux en PMA.
    Dire que j’ai du insister lourdement auprès de ma gynéco pour avoir ce bilan… Elle me disait « vous êtes jeune, en bonne santé, vos cycles sont réguliers, vous ovulez, vous avez tout votre temps »…
    Il ne me reste plus qu’à espérer que les autres examens soient normaux, qu’on accepte de me prendre en PMA, puis attendre…
    En tout cas, une chose est sûre, je n’aurais pas fait les mêmes choix si je savais que j’étais à court de temps. Et je n’aurais pas fait n’importe quoi pour autant !

    1. Bienvenue Nolenka! Oui ton parcours correspond beaucoup à d’autres… Peut-être aussi que si les informations telles que « 15% des couples consultent pour une infertilité », « 70000 tentatives AMP/an en France sont réalisées » étaient mieux diffusées, cela ferait poser plus de question, et plus tôt!
      Courage pour la suite.
      Veux-tu apparaître sur la liste des membres BAMP!

        1. Nous ne sommes pas obligés d’être en AMP pour être BAMP! il suffit d’adhérer avec les idées de ce collectif et aux actions menées!Je ne peux d’ailleurs qu’espérer pour toi que votre petit miracle arrive avant cette prise en charge d’ailleurs!
          Courage Nolenka! Ça y est tu es BAMP!

  13. Je débarque tard… Mais si mon témoignage peut intéresser, le voici.
    Je suis OPK sévère, j’ai les signes visibles depuis l’âge de 10 ans : acné masculine et sévère, hirsutisme dont barbe et moustache développées… Mes règles sont arrivées à mes 11 ans mais ça a été un beau bazar, je pouvais rester 18 mois sans règles…
    J’ai bien sûr vu des dermatologues, ai été traitée pour l’acné (8 ans de curacné / roacutane entre autres) et un gynéco qui m’avait mise sous diane 35 sans plus réfléchir ni faire d’examens, juste comme ça car « ça allait réguler les cycles ». Je l’ai prise un an et l’ai arrêtée car je vomissais tous les jours à cause d’elle. Et je me suis dit que j’étais anormale et que je vivrai toujours comme ça, comme un monstre, c’est ainsi que l’on me voyait et me traitait. Aucun espoir… A la limite de la dépression… Pensées plus que négatives…
    A l’entrée en fac, visite médicale universitaire, réaction du médecin (fin psychologue… ou pas lol) « mais vous êtes poilue c’est dégoutant, pourquoi n’êtes vous pas allée chez un endocrino ? » Peut-être parce que personne ne m’en avait parlé et que je ne connaissais donc pas cette branche de la médecine ??? Donc je prends rdv chez un endocrino qui me diagnostique en deux temps trois mouvements (pds etc) OPK et m’explique diplomatiquement la maladie, ces conséquences, que je l’ai de naissance, qu’on n’en guérit pas mais qu’on peut contrôler ou contourner certains de ses aspects… Et il me donne un traitement hormonal adapté. En quelques mois la pilosité a drastiquement diminué, j’ai des règles (artificielles) régulières, mon acné disparait en laissant quand même une peau plus qu’abimée… Je revis même si je me considère encore comme un monstre, on ne perd pas comme ça un état d’esprit dans lequel on vit depuis la moitié de sa vie.
    Quelques années plus tard, je rencontre celui qui allait devenir mon mari. Nous sommes en essais bébé depuis début mai 2013, mon gynéco m’avait dit que si je n’étais pas enceinte au bout de 6 mois il fallait que je revienne le voir. Il se « méfiait » déjà de mon OPK… 4 mois plus tard, je n’ai toujours pas de règles mais ne suis pas enceinte, je n’y fais pas plus attention que ça, 4 mois ce n’est rien pour moi qui connais les cycles de 18 mois. Mais je vais le voir pour mon rdv annuel et il me demande de mes nouvelles, je lui explique et là il me dit qu’il va me mettre sous duphaston car ce n’est pas bon pour le corps de rester aussi longtemps sans règles et que peut-être en plus ça pouvait relancer la machine. Duphaston fait son effet mais en octobre mon 2e cycle post pilule dure déjà depuis 2 mois et demi et là mon gynéco lance la demande de protocole pour clomid tout en nous faisant passer tous les tests : pds, hystérosalpingographie, écho, spermogramme… Nous avons fait 5 cycles de clomid sans aucun effet, 3 mois de gonal-f avec ovu voire double ovu mais pas de grossesse, là nous commençons à constituer un dossier en vue de iac. (Les zozos de mon mari sont un peu faiblards, en plus de mon OPK.)
    Tout ça (pardon du roman) pour vous dire que de savoir que je suis OPK à l’âge de 20 ans m’a à la fois permis de me sentir plus normale que les 10 années précédentes (j’avais enfin une explication, mon « anormalité » n’est rien qu’une maladie, je ne suis pas un monstre, en plus on peut m’aider à vivre mieux avec) et m’a permis de sortir de la spirale infernale et en plus nous a fait gagner du temps pour nos essais bébé car mon gynéco étant au courant il a réagi vite et ne nous a pas demandé d’attendre deux ans d’essais infructueux avant de commencer les examens. Ce qui n’est pas négligeable pour notre moral et vu nos âges : 30 ans pour moi (passe encore) et 37 pour mon mari.
    Donc je dis oui au diagnostique précoce dans certaines conditions : quand la cause d’infertilité a d’autres conséquences sur la vie des gens (aspect physique visible, dépression ou autre) et avec une façon de l’annoncer diplomatiquement et avec une touche d’espoir, une explication de ce que l’on pourra faire pour aider.

  14. Je suis vraiment interpelée par cet article car cette question, je me la suis souvent posée…
    Qu’aurais-je fait à 20 ans si j’avais su que je souffrais ou risquais de souffrir d’une insuffisance ovarienne précoce ? J’aurais privilégié mes études, c’est une certitude. Cela aurait-il influé sur mes choix sentimentaux ? Peut-être, peut-être pas.
    Ce qui est sûr en revanche, c’est que j’aurais, si j’avais pu, cryo-conservé mes ovocytes et aurais eu ainsi évité cette longue attente pour un don d’ovocytes. Sans parler bien sûr du renoncement à mon patrimoine génétique.

  15. Qui pendant et apres un parcours de pma ne sait pas posé cette question???? Mon mari est stérile et ce depuis sa naissance (probleme chromosomique). Je ne pense pas que cela l’aura aidé à s’épanouir s’il l’avait su dès son enfance mais je pense que nous aurions pu gagner un temps bien précieux si les médecins ne nous avaient pas fait attendre pour faire des examens quand apres plus d’un d’arrêt de pillule je m’inquiétais de ne pas être enceinte !
    En pma le temps est essentiel alors je pense qu’il ne faut pas en perdre avant !

  16. Oui effectivement Sonia je pense que tu as raison. Il serait intéressant de pouvoir faire une sorte de « dépistage » afin d’anticiper en ce qui concerne les jeunes adultes (et non pas forcément enfant). J’imagine que tu as perdu un temps précieux. Ce qui est difficile à la fois psychologiquement, mais aussi si tu souhaites un deuxième enfant par la suite bien sur!! Pour toi, tu estimes avoir perdu combien de temps, quel age as tu aujourd’hui?
    J’ai vu que depuis juillet 2011, il est possible même pour des enfants atteint de cancer pouvait preserver leur gametes. Mais ça c’est seulement depuis 2011, ce qui explique que pour un grand nombre d’entre nous si le medecin pouvait « diagnostiquer » un problème concernant l’infertilité/stérilité quand nous étions jeunes, ce medecin ne pouvait pas y remedier (par contre expliquer ou donner des conseils, ça ils auraient dû et ce n’a pas été assez fait visiblement…)
    Cette solution de preservation de gametes est-elle possible pour les personnes qui ont une réserve ovarienne faible (AMH élevé) et non encore atteinte d’insuffisance ovarienne, un peu comme pour le cas de Nolenka par exemple? Est-ce qu’une d’entre-vous a déjà eu recours à la préservation de gamètes dans ce genre de situation après 2011?
    Gagnons du temps 🙂

    1. C’est un des aspects important du Manifeste de l’association, que nous déclinons sous deux aspects :
      – prévention des jeunes, bilan de fertilité
      – bilan complet en amont des prises en charges des personnes en parcours d’infertilite
      Dans le but de réduire les pertes de temps, offrir de l’information sur la fertilité qui peut permettre aux personnes de faire des choix de vie, réduire les situations d’échecs
      C’est une revendication importante contenue dans le manifeste BAMP.

      1. Bonjour Irouwen !
        Super ce manifeste ! Il a l’air intéressant dans son intégralité avec les thèmes comme l’environnement ou l’évolution du don de gamète et bien d’autres… Sur le site, je trouve la version pdf de septembre 2013. Est-ce la dernière version ? C’est dommage: il y a eu trop peu d’évolution dans la loi Française depuis cette date Enfin, célébrons quand même l’autorisation d’absence pour les femmes et hommes en parcours PMA !

        1. Bonjour
          OUi le manifeste date de 2013. Nous sommes en train de l’actualiser, car 3 années sont passées, des choses ont été obtenues, d’autres sont à obtenir.
          Nous avons donc travaillé dessus cet été et nous allons le présenter aux adhérents de l’association pour validation à la fin de l’année. Pour ensuite repartir le présenter à nos députés, sénateurs et autres parties politiques.

          1. Merci pour l’info… et merci d’avoir consacrer votre temps à cette élaboration ! Je reste attentive quant à la publication de la nouvelle version 🙂
            En tous cas, merci encore pour tous le travail que vous faites!

    2. Bonjour Nathalie, si je ne me trompe pas, la préservation de gamètes n’est possible en France que dans certains cas précis (diagnostique de cancer ou autre pathologie avec risque de détérioration de la fertilité). C’est possible à l’étranger dans certains pays, mais c’est très cher… Je vois que tu m’as cité, mais dans mon cas c’était déjà bien trop tard… Dès mon premier bilan mon AMH était quasi nulle et ma FSH et LH bien trop hautes… D’ailleurs j’ai rapidement été mise à la porte des PMA car je ne répondais pas aux stims…
      Cependant je peux témoigner des limites de la science, car on m’a diagnostiquée péri ménopausée en mai 2015 (FSH à 42, LH à 35 et AMH à 0,06), et début 2016 je suis tombée enceinte le plus naturellement du monde… J’en suis à 6 mois et demi…
      J’ai eu un coup de bol énorme, mais ça ne m’empêche pas d’essayer de sensibiliser les plus jeunes sur le problème du déclin de la fertilité de plus en plus précoce, ce qu’on ignore royalement en France… Les jeunes sont persuadés que même passé 40 ans une femme peut tomber enceinte naturellement sans problème… Bref… Que du chemin à faire encore…

      1. Waouhou quelle nouvelle, Nolenka.
        Félicitations, cela reste juste incroyable quand les choses se passent comme ça, comme quoi…….SUPER
        L’aspect sensibilisation et prévention vers les jeunes femmes et jeunes hommes est une de nos priorités. Il faut s’y atteler, car il y a beaucoup à faire.

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