Halte aux idées reçues!

Suite à ma proposition, voici mon 1er jet pour la page « halte aux idées reçues ». J’ai essayé de regrouper toutes vos idées, sauf ce qui concernait les fausses-couches, car je pense qu’il faudrait une rubrique à part. J’attends vos critiques et avis. 🙂
L’infertilité est un véritable parcours du combattant, malheureusement très méconnu par ceux qui n’y sont pas confronté. De nombreuses idées reçues circulent sur le sujet, et parfois en voulant être gentil ou rassurer son proche, on tourne le couteau dans la plaie.
Quelques erreurs fréquentes à éviter :
1) Rapporter l’infertilité à l’aspect psychologique.
L’infertilité est avant tout un problème médical, pas psychologique. Pour 80% des couples, il existe une cause médicale connue. Pour ceux dont la cause reste inexpliquée (infertilité «idiopathique»), tout ce que nous savons est que la science médicale n’a pas encore pu établir la cause. Il n’y a pas de preuve que le stress soit une cause d’infertilité. Cependant, il existe beaucoup de preuves pour dire que l’infertilité provoque du stress!
« Détendez-vous, partez en vacances! »
NON, prendre des vacances ne guérit pas de l’infertilité !
Ne pas y penser ou prendre des vacances ne va pas déboucher des trompes ou améliorer la qualité du sperme du conjoint. C’est en effectuant des dosages d’hormones, un spermogramme et d’autres tests que l’on diagnostique une infertilité, que l’on peut éventuellement traiter.
« Après des années de galère, les X ont adopté une petite fille, et BAM, elle est tombée enceinte ! »
NON,  l’adoption ne guérit pas de l’infertilité
Vous avez probablement entendu parler d’un couple qui a vécu un problème d’infertilité pendant des années, qui a ensuite adopté un enfant, et qui a finalement vécu une grossesse. Peut-être avez-vous cru que ce couple a pu procréer parce qu’il a «arrêté d’y penser» Un certain nombre d’études ont examiné ce phénomène, et ont démontré que des couples infertiles qui n’adoptent pas ont les mêmes chances de vivre une grossesse après quelques années que les couples qui ont recours à l’adoption. Cela s’explique par le fait que seul un petit pourcentage des couples infertiles réussissent à concevoir un enfant après un certain nombre d’années. Nous entendons probablement davantage parler des couples qui ont choisi la solution de l’adoption.
« Tu y penses trop, c’est pour ça que ça ne fonctionne pas ! »
D’abord, si vous voulez culpabiliser et enfoncer encore d’avantage votre proche, c’est réussi. Choisir de faire un enfant n’est pas une décision que l’on prend à la légère, et toute personne normalement constituée « y pense ».  Alors imaginez fréquenter régulièrement les couloirs d’hôpitaux, vous piquer tous les jours dans le ventre et subir d’innombrables échographies vaginales. Réussiriez-vous à ne pas y penser ?
« Tu fais un blocage. » ou sa variante « C’est dans la tête ! »
Vous êtes psy ? Non ? Alors abstenez-vous de ce genre de commentaires qui n’ont pour effet que de culpabiliser votre proche.
« Ça viendra quand ce sera le bon moment, tu n’es peut-être pas prête. »
Pas prête ?? Je peux vous assurez qu’après 3 ans, 8 mois et 3 semaines, elle est plus que prête !
2) Donner son avis alors qu’on n’y connaît rien.
«  Ne t’inquiète pas, ça va marcher. »
A moins d’être madame Irma et de lire l’avenir dans les cartes, vous n’en savez rien ! En disant cela, vous minimisez le problème de votre proche, avec en plus la fausse promesse qu’elle va tomber enceinte. La triste vérité est que cette garantie n’existe pas. Votre amie ne tombera peut-être jamais enceinte, elle le sait et en souffre.
«  Il faut y croire. »
Remarque qui sous-entend que si on n’y croit pas suffisamment, ça ne peut pas marcher. Ça implique que votre amie n’y croit pas assez, l’infertilité est donc de sa faute. Or si elle est en cours de PMA, je peux vous assurer que c’est parce qu’elle y croit: les injections d’hormones ça ne fait pas planer.
«  Tu as pensé à l’adoption (il y a tellement d’enfants qui …) ? »
Evidemment qu’elle y a pensé, elle a aussi probablement pensé au don de sperme, au don d’ovocyte, à la mère porteuse, au vol de sperme et au vol d’enfant. Mais là tout de suite, ça n’est pas à l’ordre du jour. Pourquoi est-ce que sous prétexte qu’un couple est infertile, il doit se mettre à essayer de soulager la douleur du monde ? A moins qu’elle n’entame le sujet, ne parlez pas d’adoption.
«  Moi je trouve que la PMA … »
Ne donnez pas votre avis sur la PMA. Elle a lu toutes les études possibles, et elle a pris sa décision. Quelle que soit cette décision, votre avis est irrecevable étant donné que c’est pas vous qui êtes dans cette situation.
« Vous êtes jeunes, vous avez tout le temps ! »
Encore une remarque qui minimise le problème. Sous prétexte qu’on est jeune, on ne souffre pas de cette attente et de cette situation ? Oui, on est jeunes, mais justement parce qu’on avait fait le choix d’être des parents jeunes. Et plus ça va, plus notre rêve s’éloigne…
3) Minimiser leur souffrance et vous plaindre de votre grossesse / vos enfants.
«  Il y a des choses bien pires que d’être infertile. »
Qu’est-ce que vous en savez ? À moins de n’avoir vécu un cancer ET une infertilité, vous ne pouvez pas comparer.
 « Profite de faire la grasse matinée et de voyager tant que tu n’as pas d’enfant. »
Le plus blessant dans cette remarque est la minimisation du problème et de penser que quand on passe par une période aussi difficile, avec des traitements très lourds, on puisse juste ”profiter”.
 «  Tu peux avoir les miens, ils sont insupportables. »
Ne vous plaignez pas de vos enfants à une personne infertile. Ces enfants, vous les avez désiré vous avez eu la chance de les concevoir naturellement. C’est une chance. De manière similaire, ne lui expliquez pas toutes les responsabilités que les enfants engendrent: elle a eu amplement le temps d’y réfléchir (bien plus que vous qui n’avez pas eu de problèmes de fertilité).
«  Oh la grossesse, c’est long, et puis j’ai des nausées, bientôt je vais ressembler à une baleine, etc… » 
Si vous voulez vous plaindre de votre grossesse, appelez une amie qui n’a pas de problème de fertilité. Croyez-moi, on adorerait avoir toutes sortes de douleurs si ça veut dire qu’on aura un enfant.

Commentaires à propos de cet article (60) :

  1. Très « sympa » à lire et surtout tellement vrai… Je pense avoir eu le droit à toutes ces remarques au moins une fois en 3 ans. Les gens (proches, amis, collègues…) font ce qu’ils peuvent pour nous aider, et c’est vrai que des fois, ils feraient mieux de s’abstenir.

    1. BONJOUR LILIEPMA
      Est-ce que tu souhaites être inscrite sur la liste des membres du collectif BAMP ?
      Mais bienvenue chez BAMP, en tout cas !

  2. Merci pour ce condensé bien étudié, je crois qu’on a tous entendu plus ou moins la même chose et le mettre par écrit est une bonne chose pour éduquer l’entourage

  3. Juste dire une fois pour toutes qu’il s’agit de maladie. Et qu’une maladie, ça n’est ni une tare, ni un problème psy. Qu’il y a des raisons qui s’expliquent (bon, sauf pour certaines désolée…). Mais les idées reçues, c’est comme la météo, ça fait causer et ça évite d’ouvrir les yeux…

  4. MERCI!
    Je suis en train justement de réfléchir à une affiche à vous proposer avec ce « thème »!

  5. Merci beaucoup c’est effectivement tellement vrai… Je rajouterai le « mais sans être indiscret, c’est quoi le problème » et sa variante « lequel de vous a un problème » …. c’est juste hyper indiscret de demander ça, ça nous appartient… si on veut en parler on en parlera, mais on est pas là pour satisfaire la curiosité (malsaine) de certains … et encore moins pour blâmer l’un des membres du couple! On vit ça à deux, on s’en fout de savoir de qui ça vient!
    De manière générale, je crois qu’il ne faut pas nous forcer à parler si on en a pas envie en posant des questions ou faisant des remarques … c’est à nous de débuter sur le sujet …
    Mais j’avoue que parfois avec une amie qui est dans la même situation que moi/nous, j’ai pu sortir le « Ne t’en fais pas ça va marcher la prochaine fois » et le « Profites en pour voyager » … ce n’est pas évident de trouver les mots pour remonter le moral à qqun, même quand on connait et vit la même situation ….

    1. Je trouve également que parfois certains nous en parle en premier, et posent des questions très indiscrètes, je ressens ça, comme de la curiosité malsaine, comme ci on était des bêtes de foire. Ce genre de comportement me fait, me « fermer comme une huitre » et là, il n’y a plus rien a en tirer, je ne parle plus …

    2. C’est vrai que moi aussi je bute sur mes mots comme quoi même en le vivant de l’intérieur c’est toujours très dur de savoir quoi dire à la personne qu’on a face à nous. Sur le coup je voulais dire qqch pour montrer mon empathie et puis après coup je me dis juste que j’ai (mal) meublé un silence.

  6. Tellement vrai… J’ai même eu droit à « si tu veux je t’explique comment on fait des enfants » ou encore « Mais tu as repris la pilule ou quoi? Ce n’est pas normal que tu ne sois toujours pas enceinte! » Tellement de colère envers ces gens qui pensent tout savoir et qui au contraire ne savent rien de ce que tu traverses, de ce que tu vis entre les examens, les piqûres…
    En tous cas, merci d’avoir écrit tout cela. Il est important que les gens ne culpabilisent pas si bébé ne veut pas venir et si la médecine soit intervenir. Et surtout les autres doivent savoir se taire et juste soutenir.

  7. Merci, c’est libérateur à lire!!
    Je rajouterais les mots doux du style : « ben alors toujours pas d’enfants?? Allez hop hop hop!! » (Haha. Oui c est tordant) ou « toujours pas d’enfants? Vous en voulez pas?? » (Oui c est vrai que la seule raison qui pourrait expliquer qu on n’ait pas encore d enfants c’est qu on en veuille pas)..
    Et les phrases « jack pot » du style « vous voulez qu on vous montre comment ça marche?? » (re haha on se bidonne) ou, à cause d un petit bidou du aux traitements : « ah HA! Fmais tu serais pas enceinte toi?! » (Non franchement si tu sais pas abstiens toi)
    Dernièrement, en ma présence, un collègue sachant que je galère, a fait une blague à une autre collègue de 25 ans : « depeches toi de faire le 2e, ton futur enfant il n a pas envie d avoir une vieille mère de plus de 30 ans!! » (J ai 34 ans). Alors certes, on dira que ce ne sont que des blagues et que les gens ne peuvent pas imaginer notre ressenti… mais parfois un minimum de delicatesse ce serait pas du luxe 😉

  8. tellement vrai ! Je me suis pris aussi , une réfléxion par ma belle soeur au courant du problème du genre  » il faut etre con, pour envier la grossesse de quelqu’un » … ouais sauf quand on doit se piquer tous les soir, faire des PDS tous les matin, faire des écho vaginale tous les 2 jours, bah je crois que j’ai le droit d’envie les grossesse naturel des autres …
    en tout cas ton post est très réaliste !

  9. Je rajouterai dans les commentaires absurdes tu en a déjà eu un naturellement alors c est déjà bien il y a beaucoup de couple qui n en ont qu’un .he oui j en ai eu un naturellement et le projet d’en avoir un autre aussi naturellement mais la maladie vous prends par surprise et vous basculez dans un autre monde celui de l hôpital le seul projet qui nous reste de positif est la possibilité de faire un petit frère ou une petite sœur à notre fils mais peu de gens nous comprennent et ne prennent la mesure que l’on souffre autant pour un, pour deux, pour trois……car l’important c est le projet de vie de chacune , et en plus avoir un projet de donner la vie à nouveau quand on ne sait pas si demain la maladie aura gagnée alors la je vous dit pas les idées reçues mais soyons fortes et optimiste il.y a pas de raison que le bonheur nous passe à côté indéfiniment

    1. Flo, et quand c’est ta propre gynéco qui te laisse entendre que  » de toutes façons de quoi tu te plains, t’en as déjà un… », alors là c’est le top du top !!

  10. Et concernant l’adoption, il faudrait expliquer aux personnes qui nous disent ça: « et j’en conclue quoi? Il faut qu’on adopte un enfant pour réussir a avoir un autre bébé? » et rappeler a ces personnes que l’adoption est une autre (tres belle) démarche dans laquelle on ne se lance pas par dépit ou « au cas ou »…

  11. Les idées reçues sur ce sujet sont (hélas) tenaces.
    Y a un bouquin qui en parle, et qui dérange bien ce qui ont des certitudes sur le sujet, et réconforte celles qui pleurent chaque mois.
    « je veux un enfant docteur, ou le combat gagné contre la stérilité », aux éditions Hachette pratique.

    1. HELARY
      Bienvenue chez BAMP ! D’ailleurs vous êtes deux derrière HELARY (Monsieur et Madame ?)
      Souhaitez-vous participer au collectif BAMP ?
      En tant que lecteurs ? Contributeurs ?
      Dites-nous ce que vous souhaitez faire.
      Vous pouvez parler de ce livre dans la rubrique LECTURES BAMP, qui regroupe tous les ouvrages conseillés par les membres du collectif BAMP

  12. Il y a aussi ceux qui insistent « et un donneur? Tu es sûre? Non mais parce que sinon, avec l’adoption, tu ne connaîtras jamais le bonheur d’être enceinte ». Non seulement c’est hyper violent quand on a déjà dit qu’on aurait pas recours à un donneur, en mode « je sais que vous êtes contre mais j’insiste quand même », mais en plus ça remue le couteau dans la plaie. Cette reflexion me met hors de moi

    1. Bonjour KATIALINE, justement tu souhaites parler de quoi ?
      Je pense que ce n’est pas tant le fond qui pose problème, mais bien la forme.
      Le contexte dans lequel sont dites ces paroles, la manière de le faire et évidemment la manière de les recevoir.
      Personnellement, ces paroles ne m’ont jamais posées de soucis, peut-être parce que je ne les ai pas beaucoup entendue, peut-être parce que mon seuil de tolérance vis à vis d’interlocuteurs indélicats est assez élevé et que ma volonté « éduquer » le dit interlocuteur est également importante.
      Mais ces mots peuvent blesser fortement d’autres personnes. Alors il est peut-être nécessaire de tenter d’en parler autrement.
      Ton point de vue sur la question m’intéresse.

      1. La question n’est pas de quoi je veux parler, mais de quoi je PEUX parler, parce-que là quand on vous lit, à part la pluie et le beau temps on est sûrs de faire une gaffe. Dans ce que vous citez, il y a effectivement des phrases complètement débiles, mais d’autres non. Par exemple evoquer l’adoption ou même se plaindre de certains symptômes de la grossesse… Je comprend que ça puisse énerver (moi même je trouve ça un peu gonflant) mais les gens ont aussi leurs problèmes et leur vie et leurs inquiétudes, même si parfois cela peut paraître anodin… Dites vous que si ils ne connaissent pas votre souffrance ils peuvent penser la même chose de vos problèmes. Et évoquer l’adoption je ne vois pas ce que ça a d’insultant…

        1. Pas insultant mais également plein d’idées reçues. Les gens voient l’adoption comme étant LA solution pour tous les couples en mal d’enfants sauf que l’adoption aujourd’hui ne ressemble pas à ce qu’elle a été, on ne se pointe pas dans un orphelinat pour choisir un bébé de trois semaines. Les enfants à l’adoption aujourd’hui (à l’étranger) sont pour une grande majorité des enfants à besoins spéciaux, des enfants malades et/ou grands et/ou en fratrie, comprenez bien qu’on ne décide pas à adopter en un claquement de doigts. Les délais sont extrêment longs (y compris en France : 8ans dans mon dpt) et on n’est jamais surs d’avoir un enfant au final. Bref oui l’adoption est une solution mais encore une fois quand les gens évoquent cette solution ils sont pleins d’idées reçues (et c’est le thème de l’article les idées reçues). 😉

          1. Oui c’est le problème de cet article qui fait un amalgame entre idées reçues ou plutôt manque d’information (et c’est très bien de chercher à informer les gens… Même si oui, on sait que l’adoption c’est un bordel…) et la frustration de certaines

          2. Bien sur que chacun à ses soucis.
            L’un des buts de ce collectif est d’informer, d’évoquer des situations vécues par la majorité des personnes en parcours pma, aider aussi.
            L’entourage des personnes en parcours pma est parfois maladroits, méchants, etc … par manque d’information, comme vous le dites. Mais pourquoi l’entourage ne s’informe pas, ne cherche pas des informations qui permettrai justement les maladresses?! Bien sur nous pouvons en parler, enfin cela dépend de l’entourage, mais parfois nous n’avons pas envie d’entrer dans les détails car nous vivons ça, comme ci nous devions étaler notre intimité.
            Pour ce qui est de l’adoption, quand elle est évoquée par les proches ou moins proches, souvent nous on comprend ceci : « mais pourquoi t’acharne tu à vouloir un enfant par la médecine, alors que pleins d’enfants ne demandent qu’à être adopter? » la nuance est là.
            Et souvent on comprend ceci, parce que c’est ce que ça veut dire, mais pas forcément.
            On a beau expliquer nos souffrances, nos peines, certes chacun à ses soucis, mais dans ce parcours nous nous sentons bien seules, même si nous sommes entourée en façade, au fond on est seuls. C’est un parcours qui se vit en couple, parfois c’est pesant de se justifier du pourquoi du comment on ne peut pas avoir d’enfant. Un couple qui fais l’amour pour avoir un enfant, a t’il besoin de se justifier? non, c’est comme ça …
            Il y a des personnes qui ne souhaitent qu’une oreille attentive, d’autres qui ont besoin, de mots rassurants, d’une épaule pour pleurer, etc … pas de solutions, juste une main tendue lorsque l’on s’enfonce.

  13. Oui, on peut parler de tout avec tout le monde. On fait toujours des maladresses quand on ne connait pas la vie de l’autre (est-ce qu’il a une maladie? est-ce qu’il a toujours ses parents? Est-ce qu’il est homo? Endetté?Cocu?). bref, en discutant de tout, on tombe toujours dans le mille pour blesser ou choquer. Je pardonne et digère, voire, m’en amuse.
    Par contre, ce sont les discussions avec les « au courant » qui sont plus choquantes.
     » Tu as la ligne, mais c’est facile pour toi, tu n’as pas eu d’enfant. »
    « Tu as quand même de la chance de ne pas avoir d’enfant, tu dors le dimanche matin ».
    « Tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas d’enfant »
    « Mais pourquoi veux-tu absolument un enfant à ton âge? » (j’ai maintenant 40 ans… mais j’ai commencé le parcours PMA il y a un sacré bout de temps)
    Alors, parfois, pour m’amuser un peu, je réponds « tu vois, tu n’as pas eu ma chance! »

  14. Moi perso, j’en deviens agressive, je n’en peux plus de tous ces commentaires !!
    j’ai eu :
    – t’es trop vieille, (39 ans)
    – trouve ton bonheur ailleurs, j’en sais qqchose ! (ah bon ??)
    – tu sais que tu risque de faire un mongole à ton age ?
    – euhh sinon t’as vu comment tu es devenu ? tu devrais penser à maigrir avant, tu y arriverais peut etre mieux ! (bah j’ai pris 23 kg en 2 ans d’hormones, de pleurs, de stress, d’angoisse, de déception, de ma FC, d’arret de la cigarette avant de commencer..)
    – t’y pense trop, pense à autre chose, trouve un autre projet,
    – la voisine de ma mère, tu sais machine ? bah sa collègue figure toi…. (je m’en tape de ta mère, de ta voisine ! de sa collègue !!! ) je craqueeeeeeeeeeeeeee
    Nous pourrions faire un bouquin !!!
    J’ai passé des nuits entières à pleurer… cela m’arrive encore.. alors je fuis tout le monde..
    et jamais je ne leur pardonnerais tout cela …

  15. Bonjour, j’espère ne pas être maladroite dans ce que je vais dire, et si je le suis malgré moi, je m’en excuse d’avance.
    Je trouve votre article très bien tourné, on peut voir à quel point en voulant « bien faire » on fait plus de mal que de bien (bon par contre il y a aussi des gros lourdingues pathétiques).
    Mais justement j’aimerais savoir en cas d’infertilité d’un proche comment le/la soutenir, sans blesser ni contrarier ni être maladroite, ni rien de tout ça, comment juste apporter du positif, pour tenter de « soulager » (je me rend bien compte que ce mot est trop fort et que c’est impossible de soulager), ou  » d’aider » un peu.
    J’aimerais savoir comment soutenir à mon niveau un couple vivant cette épreuve. Un genre de « guide pour soutenir ».
    ET encore bravo pour ce collectif !!!

    1. CAPI
      Bienvenue chez BAMP !
      Je pense qu’au delà d’un « guide pour soutenir » qui peut avoir son intérêt (nous y réfléchissons), vous trouverez dans toutes les pages du blog du collectif BAMP, les témoignages, les besoins exprimés des personnes directement confrontées à l’infertilité. L’ensemble de ces éléments peut vous donner une idée de ce qui est vécu par les uns et les autres et donc avoir des éléments à partager avec votre couple d’amis.
      C’est très important que vous puissiez vous intéressez comme vous le faite à cette question, car nous souhaitons au sein du collectif BAMP, être ouvert à toutes les personnes (famille, ami-e-s, soignants) et pas juste à celles qui traversent l’épreuve de l’infertilité.
      DOnc surtout, n’hésitez pas à revenir et à poser d’autres questions, et à vous imprégner de toutes les histoires des uns et des autres.
      Car effet, il n’y a pas un seul parcours d’infertilité, ni un seul vécu, mais bien une multitudes d’histoires et de façon de les vivre. Ce qui peut peut-être vous donner des éléments pour soutenir au mieux vos amis.
      NOus aimerions savoir si vous souhaitez devenir membre du collectif BAMP, soit en tant que membre actif, soit en tant qu’ami-e de la cause BAMP ?
      Encore merci d’avoir laissé ce commentaire, nous attendons votre réponse concernant votre investissement au sein du collectif BAMP

    2. Pour (tenter de) te répondre Capi, je dirais que parfois il suffit d’entendre : « J’espère de tout cœur que ça marchera » / « Si tu as besoin d’en parler je suis là » / « Même si je ne l’ai jamais vécu j’imagine que ça doit être difficile pour vous » plutôt que les phrases citées ci-dessus. Voire même ne rien dire mais écouter avec une oreille attentive et bienveillante. Ou encore proposer des activités/sorties pour changer les idées à ton amie et l’aider à penser autre chose que PMA (SANS lui dire que moins y penser va l’aider à tomber enceinte, mais juste parce que ça fait du bien au moral de faire des choses sympa entres amies). Egalement, si c’est quelqu’un de proche qui a déjà évoqué le sujet avec toi, se renseigner sur la technique à laquelle il/elle a recours, pour mieux comprendre. Car me concernant, quand j’ai dit à certains proches qu’on allait faire une FIV (et même après l’avoir expliqué), j’ai eu l’impression que les gens se représentent ça de façon simple comme : avaler un cachet pour soigner un rhume (je caricature OK, mais on est pas loin), comme une solution miracle qui marcherait à tous les coups, sans du tout penser à l’impact psychologique d’un diagnostic d’infertilité (« Tu es infertile ? Pas grave, tu vas faire une FIV et puis c’est tout !).
      J’espère que ça pourra t’aider un peu.

      1. Merci à toutes deux pour vos réponses. Désolée de revenir si tardivement, mais je tenais à vous répondre. Comme le disait Irouwen l’infertilité est un sujet qui m’intéresse et me touche, je l’ai découvert il y a un peu plus de 2 ans lorsque après un spermogramme une tératospermie très sévère a été découverte. J’ai alors eu besoin de me renseigner et de lire les expériences que d’autres ont vécu pour savoir à quoi m’attendre. Finalement pour nous l’histoire s’est bien terminée, mais j’ai bien conscience que ce n’ai pas le cas de nombre de couples. Depuis, cette cause me touche particulièrement, et j’ai découvert à quel point l’infertilité est rependue mais taboue.
        Missimpatiente, merci pour ta réponse, je conserve précieusement tes conseils 😉
        Pour le BAMP, je serais volontiers amie de la cause !!
        Merci à vous !

  16. Formidable cet article ! Combien de fois j’ai entendu tout ça !!! Perso ici j’ai souvent le « on ne sait jamais… » bah si on sait « azoospermie par agénésie des canaux déférents » on sait que le bébé couette est impossible…
    Pour Capi : l’essentiel c’est l’écoute, pas ce que tu vas dire. 😉
    Je veux bien être inscrite dans votre collectif, en tant que lectrice au moins pour le moment, peut être que j’aurai des choses à faire partager plus tard… Y-at-il un endroit où on doit se présenter ?

    1. J’AIME PAS LE CHOCOLAT
      Non pas d’endroit où se présenter, juste une rubrique VOS PARCOURS qui peut te permettre de dire quelque chose de ton parcours, que nous pourrions transformer en revendication/objectifs d’amélioration de l’A.M.P. française.
      Je t’inscris sur la liste des membres du collectif et quand tu souhaitera écrire un article, tu nous le signal via le mail et nous pouvons t’envoyer une invitation pour participer au blog en tant que contributrice. Ou mettre ton article en ligne, via le mail.
      Mais c’est quand même mieux de le faire en son nom.
      En tout cas bienvenue

  17. Ah si il faut que je vous raconte la pire que j’ai entendu (par ma propre mère) : « j’ai vu un reportage sur les poupée reborn (si si vous voyez bien ce que c’est…), c’est glauque mais peut être que si on t’en achetait une ça te décoincerai qq chose » …

  18. C’est tellement vrai! Surtout le « c’est psychologique! » J’ai eu le bonheur de tomber enceinte naturellement 4 jours avant la FIV n°2 alors les « tu vois je te l’avais dit que c’était psychologique » j’y ai eu droit toute ma grossesse… Moi j’aurai voulu jusque qu’on me dise que moi aussi j’ai droit au bonheur et que mérite autant que tout le monde d’avoir mon bébé 🙂

    1. SANDRINE bienvenue chez BAMP !
      Souhaites- tu participer au collectif en étant membre actif ? Ou juste lectrice de ce qui s’y passe ?

  19. Je suis partagée… D’un coté cet article est certainement né d’une souffrance à entendre ces phrases parfois à coté de la plaque, et d’un autre coté, je le trouve presque un peu agressif ou amer… Je me demande si on ne pourrait pas le rendre plus percutant en le tournant de manière à évoquer la « solution » à coté comme l’a suggéré Capi. Par ex : ne dites pas « … » mais plutôt « … » ou ne faites pas « … » mais plutôt « … ». Non?
    Une de ma BM hier… « tu pourrais pas aller passer quelques nuits avec un autre homme »? Je suppose que c’était un peu pour rire, mais ça m’a mis bien mal à l’aise… Et « ah lala, c’est tellement terrible, je suis tellement frustrée et perturbée, je pourrais pas vous en faire un moi de bébé, ils sont très réussis les miens !! »… Heu…
    Mais finalement, c’est maladroit, agaçant, mais je crois que je préfère les paroles maladroites au silence… Au moins, je me sens pas pestiférée ou ignorée dans cette souffrance (même si la sienne est sans doute bien plus grande :D). Et je peux en parler, râler, m’énerver… Et ça fait du bien… Même si on me parle maladroitement de don ou d’adoption ou des couples qui ont mis 15 ans avant que ça fonctionne.

    1. En effet Lisette, je me rend compte avec du recul que mon article (qui n’est qu’un recueil de plusieurs propositions je précise) est plutôt amer et agressif. Je vais retravailler ça dès que j’aurai un peu de temps. 🙂

  20. L’ensemble des commentaires sont intéressants, car ils montrent que nous devons peut-être aussi revoir notre mode de communication ou nos modes de communications. Puisque je pense que d’une personne, d’un couple à un autre, parler de l’infertilité et de tout ce qui va autour ne se vit pas de façon identique.
    Est-ce que quelqu’un ne veut pas voir ce que nous pouvons faire de tout ça ?
    Les idées reçues, les propos de ceux qui ne savent pas, la manière de vivre les discussions ou non discussions autour de ces sujets ? Il y a un truc intéressant à faire, je pense, pour être au plus près de la réalité.

  21. Oui il faudrait sans doute remodeler cet article pour qu’il se concentre exclusivement sur les idées fausses, en expliquant ce qu’il en est réellement.

  22. …… Toutes, absolument toutes de la première a la dernière je me les suis prisés dans les dents! Et jamais personne n’a compris que je me fâche ou pleure: « oulah moi je te dis ça pour toi…. C’est les hormones?!? »

  23. Ah ah ah! Moi je continue à les entendre.
    J’ai eu le tord d’en parler au boulot il y a 1 an et demi (mais bon, toutes ces absences, ces retards, etc… ça finissait par nécessiter une explication)…. Ben maintenant j’ai droit aux réflexions du genre:
    « Il est peut être temps de se résigner, nan?  » euh, je viens de faire une FIVDO et j’attend ma pds…
    ou mieux: « Les enfants nés de FIV, ils sont pas tout a fait normaux, regarde les filles d’untel, c’était une fiv » … euh (elles sont normales je vous rassure, c’est mes collègues qui sont cons).
    Et la toute dernière, post attentat: « pfff c’est horrible ces attentats, tu te rend compte mon fils aurait pu être là bas! (silence) remarque, toi tu as tes nièces, ça doit te faire peur pour elles aussi » euh, mes nièces ont moins de 4 ans, alors non elles n’auraient pas pu être au Bataclan, mais ça ne m’empeche pas d’être touchée, de m’inquieter de l’avenir, même si je n’ai pas d’enfant. Bah oui.

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