Les bébés issus de la FIV

Voici un article sur une recherche récente concernant la santé des bébé issus de la FIV.
Rien de réjouissant. Je trouve que l’augmentation des risques de cancer et de leucémie sont simplement énormes : « 65% de risques en plus de développer une leucémie et 88% des cancers du cerveau et du système nerveux central ».
Il s’agit ici de conséquences liées, selon les scientifiques, à nos gamètes à moitié pourris (appelons un chat un chat) ou aux hormones qu’on peut ingérer ou à la congélation de nos brybry, bref ils n’en savent trop rien en fait.
En dehors de ça, j’ai essayé de m’inscrire sur le site pour avoir le texte complet de l’expérience qui est hélas payant. Selon le résumé, malgré mon anglais affligeant, je dirais que l’expérience a été faite sur 25 sujets (corrigez moi si je me trompe) ce qui est assez faible comme échantillon je trouve.
Encore une fois, j’aimerais en parler à un cancérologue car on parle de risque mais comment peuvent-ils le savoir ? Ils connaîtraient donc une analyse qui permet de dire si on est susceptible d’avoir tel ou tel cancer ? Car il ne s’agit pas de cancer « déclaré » mais de « risque ». Je suis perplexe sur le sujet.
Voici l’article dont je parle sur santé planet
La bonne nouvelle malgré tout est qu’une autre analyse similaire a été menée. Non pas une méta-analyse (ensemble d’études indépendantes) mais une grande étude britannique élaborée sur plus de 6 ans de suivi de 106 000 enfants issus de la PMA. Expérimentation qui devient LA référence sur ce sujet et qui est reprise par de nombreux médias.
Ici les résultats sont nettement plus rassurants. Non, la PMA n’augmenterait pas les risques de cancer chez les enfants. 2 cancers seraient potentiellement un peu plus courant chez les enfants issus de la PMA.
Attention ici aussi, car le nouvel obs précise en fin d’article qu’une étude australienne s’est penchée sur les risques de malformation congénitale dont les résultats ne seraient pas très enthousiasmants.
Cela nous rappelle aussi que la science et les progrès scientifiques dépendent des aléas des expérimentations et que 2 études peuvent avoir des résultats totalement contradictoires en fonction de la façon dont elles sont menées. Peut être qu’une nouvelle étude viendra bientôt contredire l’expérimentation australienne sur les malformations congénitales (on l’espère en tout cas!).
Voici le 2nd article ici

Commentaires à propos de cet article (9) :

  1. Ah je parlais de cela il y a quelques jours à peine ! C’est un médecin (chouette médecin par ailleurs) d’une clinique belge qui m’avait annoncé ces risques supplémentaires sans le faire exprès (oui oui).
    J’avais failli reculer car on est en ICSI donc là c’est le jackpot. Me créer des risques pour ma santé, je veux bien, mais des risques supplémentaires pour mon hypothétique futur bébé, ça a été hard à encaisser…
    Après, si vraiment c’est pour « prédire l’avenir » à partir d’un échantillon de 25 personnes, ya de l’abus !!!

  2. Il y a une meta-analyse sur le sujet (ici: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0015028213004184*) qui semble montrer que s’il y a une augmentation du risque de cancer pour les enfants conçus à l’aide de traitements pour la fertilité, ce risque reste faible (+33% sur les risques globaux de cancers). Il faut remettre ce chiffre en perspective par rapport au risque de base faible qu’un enfant développe un cancer. Prenons l’exemple d’un risque de base de 3/10000. Après un traitement de fertilité, selon les résultats de l’étude, le risque passerait à 4/10000, ce qui reste faible. (chiffres pris au hasard, juste pour l’exemple)
    Les auteurs concluent en disant que s’ils ont trouvé une association entre risques de cancers et traitement de fertilité, on ne peut pas pour autant conclure à un lien de cause à effet. Ils ne peuvent pas exclure par exemple que le risque augmenté ne soit pas dû aux facteurs liés à l’infertilités plutôt qu’aux traitements eux-mêmes.
    * si qqun souhaite l’article complet, ne pas hésiter à m’envoyer un p’tit mail (lalignerosedotcom@gmail.com)

    1. Tittounett, pour répondre à tes interrogations sur ce calcul de risque, voici le principe de ce type d’études:
      – Dans une étude prospective, le plus simple, on suit une grosse cohorte d’enfants depuis la naissance, certains étant issus de la PMA, d’autres pas. On regarde le nombre de cas de cancers qui se développent dans chaque groupe. Ensuite on calcul le risque relatif de cancer entre les deux groupes (nombre de cas de cancers dans le groupe PMA/nombre total de sujets dans le groupe PMA divisé nombre de cas de cancers dans le groupe non PMA/nombre total de sujets dans le groupe non PMA). On ajuste éventuellement pour d’autres facteurs de risque (âge maternel, statut socio-économique, ce genre de choses) à l’aide d’un modèle statistique. Un risque relatif > 1 signifie que le risque est augmenté, < 1 que le risque est diminué, =1 que le risque est le même dans les deux groupes. Pour l'exemple de la leucémie, ce calcul donnerait 1.65, ce qui équivaut à 65% de chances en plus de développer une leucémie pour le groupe PMA en comparaison avec le groupe non PMA.
      – Il existe également des études rétrospectives où on regarde dans le passé d'enfants ayant développé un cancer s'ils sont issus ou non de la PMA (ainsi que d'autres facteurs de risque) mais le principe du risque relatif reste similaire.
      J'imagine que tu as d'autres choses à faire en ce moment, bien plus intéressantes que de lire ces considérations statistiques 😉

  3. Très franchement, je pense que c’est davantage dû aux difficultés que l’on rencontre pour avoir un enfant qu’au traitement lui-même.
    On passe au-delà de la « sélection naturelle » ( je sais pas si j’utilise des mots très bien choisis…..).
    Mais je ne suis pas chercheuse ; ce n’est que mon avis personnel. Ces études sont très importantes mais elles ne sont pas toujours très rassurantes et ça fait mal.

    1. Je pense qu’on peut même aller plus loin et parler des causes des difficultés pour avoir un enfant. Un exemple tout simple: on parle souvent du lien entre pesticides et infertilité mais aussi entre pesticides et cancers. Il est probable que si ses parents sont exposés aux pesticides, l’enfant subisse la même exposition. On a donc une corrélation entre infertilité et cancer chez l’enfant mais qui est dû à un facteur totalement externe et donc absolument aucune causalité.

  4. Je dirais surtout qu’il y a de plus en plus de cancers… il y a de plus en plus d’enfants nés via PMA mais ça ne veut pas dire que les 2 sont liés. Selon le cancerologue de mon père, quasi tout le monde aura un cancer, du à la pollution. On a foutu la planète en l’air, on va payer. PMA ou pas.
    Ça me gonfle toujours qu’on veuille faire culpabiliser les gens. Vous ne pouvez pas avoir de bébés naturellement, et après on vous dit « attention, si vous insistez, il y a des risques pour le bébé ». C’est bon, de toute façon avoir un enfant, c’est l’exposer à des risques: il va se faire des écorchures, il y a des chances qu’il ai au moins 1 opération dans sa vie, il va avoir des chagrins d’amour, etc.
    Bref, il va vivre quoi!

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