Le 21 janvier 2022, Marie-Joëlle GROS, bénévole de notre association à Paris, a été invitée sur la radio Fréquence Protestante, […]
AMP Saint Roch à Montpellier – Interview du mois
Le Centre AMP comme les autres centres regroupe plusieurs spécialités et intervenants. Comme responsable du Centre, mon temps est consacré d’une part à la gestion et l’organisation et d’autre part à mon métier, la biologie de la reproduction.
L’AMP est un domaine particulier où le travail du biologiste ne se résume pas uniquement à l’aspect technique. En effet, au Centre AMP st Roch nous rencontrons tous les couples à chaque étape.
Le matin nous sommes en technique au laboratoire et l’après-midi, nous consultons les couples. Nous voyons systématiquement les couples pour les informer sur le protocole AMP et décider de la suite à donner. Nous les voyons aussi avant chaque transfert ou insémination.
C’est vraiment un sujet d’actualité. Les CECOS avaient déjà constaté une diminution de moitié du nombre moyen de spermatozoïdes en 30 ans chez l’homme. On connait les effets délétères des pesticides et phtalates sur les fonctions reproductibles. Le tabac, le cannabis sont responsables d’altérations au niveau des noyaux gamétiques. Il existe de plus en plus d’études qui démontrent des relations de cause à effet entre l’environnement et la fertilité. Les indications d’AMP d’aujourd’hui ne sont pas tout à fait les mêmes qu’il y a une dizaine d’années. On traite en effet plus d’infertilités masculines et nous prenons en charge plus d’insuffisances ovariennes que nous aurions refusés il y a 10 ou 15 ans.
Il y a une chose sur laquelle on ne pourra jamais agir, c’est l’âge de la femme donc l’âge des ovules. Tout le monde sait que plus l’âge avance et plus la fertilité diminue. Même avec une bonne réserve ovarienne, les chances de grossesses ou d’avoir un enfant sont moins bonnes avec un âge avancé. Les chances de réussite sont meilleures avant 35 ans qu’après.
potentiellement source d’inquiétude car réalisé sans soutien d’un médecin. Quel est votre avis sur ce dispositif ?
En effet, il ne remplacera jamais un spermogramme fait dans un laboratoire spécialisé car il ne donne qu’une évaluation approximative de la concentration de spermatozoïdes. Or, pour apprécier un sperme il existe deux autres critères comme la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes. De mon point de vue, la qualité de la mobilité est probablement le critère le plus important. Pour aller plus loin, un seul spermogramme ne suffit pas, il existe des fluctuations intra-individuelles dans le temps et donc on recommande en général un deuxième spermogramme, au moins 2 mois après pour pouvoir parler d’infertilité masculine. De toute façon, un spermogramme même complet n’explique pas toujours l’infertilité chez l’homme.
En effet, certains compléments alimentaires ont prouvé leur efficacité en diminuant le taux de fragmentation du noyau du spermatozoïde par leur effet antioxydant sans améliorer sensiblement les paramètres du spermogramme. Les études dans ce sens sont prometteuses mais n’oublions pas que nous retrouvons ces mêmes composés dans l’alimentation. A St Roch nous nous intéressons à cet aspect-là en accompagnement de la prise en charge en collaboration avec une naturopathe spécialisée.
La technologie a considérablement évolué ces dernières années. Le fait de suivre en temps continu le développement de l’embryon avec l’Embryoscope permet d’affiner sensiblement nos critères d’évaluation sur les chances d’implantation de chaque embryon. Mais cela ne suffit pas car il faut aussi un bon endomètre et choisir la bonne fenêtre d’implantation. Des tests sont ainsi en cours de développement. Quant aux conditions environnementales, elles sont essentielles au bon développement des embryons. Certes, il y a le traitement de l’air du labo mais il y a aussi la qualité et le nombre d’incubateurs dont on dispose et les moyens techniques de surveillance des températures et de pH des milieux. La qualité des milieux et le choix qui nous est proposé actuellement nous permet d’adapter à chaque cas des stratégies de cultures adaptées.
Plus on avance dans la connaissance des embryons plus on risque de toucher à l’aspect éthique. Ainsi il sera possible de savoir par des tests génétiques complets quel embryon est normal, donc transférable et quel embryon rejeter. Cela commence à exister dans certains pays. Mais encore une fois nous, professionnels, avons besoin de connaître les limites à ne pas franchir. La science évolue plus vite que la mise à jour de la loi de Bioéthique !
Pour moi le terme de Centre est plus approprié car à St Roch le mode de prise en charge du couple infertile est aussi important que la technicité qui est derrière. Vous pouvez avoir le plus beau laboratoire du monde, vous n’aurez pas forcément les meilleurs résultats. Bien sûr le nouveau laboratoire que nous ouvrons ce mois-ci prend en compte les dernières recommandations et anticipe même les nouveautés technologiques notamment dans le domaine du traitement de l’air et des matériaux utilisés.
Il y a des disparités considérables entre Centres. 20% en moyenne signifie que certains centres affichent des résultats autour de 15%. Nous avons normalement des autorités qui nous contrôlent (les ARS, l’Agence de Biomédecine). Il ne s’agit pas de sanctionner car le moindre incident peut faire chuter les résultats. Des audits au sens positif du terme, devraient être effectués pour détecter les problèmes et réagir au plus vite dans l’intérêt des patients. En 2010 et 2012 , nos résultats avaient baissé, et nous avons réagi en effectuant à notre propre compte des audits croisés avec d’autres Centres. Du coup en 2013, le classement de l’ABM nous classe premier des 10 plus gros centres français.
Notre patientèle est à 80% régionale, de Perpignan à Nîmes et les 20% restant pour moitiés hexagonale et étrangère. Nous avons essentiellement une population russophone car nous avons une gynécologue d’origine géorgienne et anglophone (Américains, Anglais).
Nous pratiquons plus de 1100 tentatives par an et nous avons tous les profils. Un certain nombre de couples viennent nous voir après un refus dans un autre Centre. Il s’agit souvent de « mauvaises répondeuses » ou d’insuffisances ovariennes que certains centres récusent. Nous essayons en concertations multidisciplinaires d’aller jusqu’à la limite de la faisabilité.
Un des avantages du privé est la réactivité et la simplification des prises de décision en matière d’organisation et d’investissements. Notre modèle de prise en charge du couple se caractérise par des consultations personnalisées (toujours les mêmes intervenants), la possibilité d’un accompagnement (sophrologue, psychologue, hypnose, naturopathe…), des amplitudes larges au niveau de l’accueil et des plages horaires d’ouverture au public. Au final, nous n’avons pas de liste d’attente et si le dossier est complet et que le couple est prêt, on y va.
Comme je le disais nous recevons de couples récusés dans d’autre Centres. Le staff pluridisciplinaire décidera ou non de la prise en charge.
2010 et 2012, dans la moyenne, par contre en 2013 (à publier) nous sommes premiers des 10 plus gros centres français (ceux pratiquant plus de 1000 tentatives). Ceci dit, les résultats peuvent changer d’une année sur l’autre. Il faut simplement être vigilant sur des résultats qui tendraient au-dessous de 20%.
Nous avons aménagé notre nouveau laboratoire ces jours ci. Nous avons aussi réorganisé la prise en charge car tous les intervenants se trouvent maintenant sur site . On ne peut espérer dans ces conditions qu’être meilleur !
Nous sommes certifiés depuis 2008 et en cours d’accréditation. C’est une pratique courante d’analyser régulièrement notre performance selon les types d’infertilité, selon les intervenants, selon des critères techniques etc…
Très rarement
La France est un des derniers pays à ne pas autoriser la préservation sociétale. C’est regrettable car la société évolue. Nous commençons à avoir des demandes.
Je vais rarement sur les forums mais je suis très favorable aux échanges d’expériences entre couples, entre autre par le biais d’internet.
C’est à la fois une demande des patients et pour nous une nécessité évidente. Nous faisons chaque année des enquêtes de satisfaction et à chaque fois les facteurs suivi psychologique ou écoute étaient mis à défaut.
Les médecins ne sont pas très formés à la psychologie et n’ont pas souvent le temps nécessaire pour écouter. Depuis la mise en place de cette équipe d’accompagnement, nous avons des retours très positifs. De façon globale, les couples sont mieux préparés au stress et à la pénibilité du traitement et ont l’impression d’être mieux écoutés.
Le déménagement des embryons s’est fait dans de bonnes conditions le 23 février. Il a fallu organiser ce déplacement avec la police nationale et l’aval de notre ARS. Nous avons donc pris toutes les précautions nécessaires pour sécuriser ce transport. Certains couples étaient inquiets, nous avons beaucoup communiqué sur le déménagement pour les rassurer.
C’est une évidence, car c’est entre autre un relai pour faire remonter les problématiques au corps médical. C’est aussi une source d’information utile pour les patients.
2010 : Démarrage de l’IMSI. C’est une technique nouvelle qui permet de mieux sélectionner les spermatozoides en ICSI et qui est proposée pour certaines indications masculines d’infertilité ou des échecs inexpliqués de FIV.
2012 : Démarrage de la vitrification. C’est une technique bien connue à l’étranger et qui vient d’être autorisée en France. C’est une congélation rapide des embryons, plus performante qui remplace la technique lente de congélation.
2013 – 2014 : Nouveaux membres dans l’équipe. Professeur Hervé Dechaud CHU Montpellier, Docteur Pierre Sanguinet Polyclinique de l’Atlantique Nantes, Dr Olivier Pouget CHU Nîmes
2014 : Les premiers jumeaux nés en Languedoc-Roussillon par vitrification ovocytaire. Article Midi Libre du 28/05/2014: http://www.midilibre.fr/2014/05/28/ces-bebes-de-l-espoir,866909.php
Du 24 au 26 septembre : le Centre AMP St Roch est co-organisateur à Montpellier du congrès national de fertilité FFER
Février 2016 : Déménagement de la clinique et du Centre AMP dans de nouveaux locaux à Montpellier prenant en compte la plupart des innovations en matière de prise en charge du couple et de technologies.
Novembre 2015 : Suite à une forte demande des couples, mise en place d’une équipe spécialisée de sophrologues, psychologues et hypnothérapeute pour améliorer la prise en charge sur l’accompagnement en AMP durant toutes les étapes du parcours. »
Le site du centre d’AMP Saint Roch de Montpellier.