
L’Assemblée Générale de l’association COLLECTIF BAMP va avoir lieu le samedi 15 mars 2025. Nous serons ravies de pouvoir accueillir […]
Le 16 janvier 2024, Monsieur Emmanuel MACRON prononçait un discours lors de sa conférence de presse de rentrée « sur les priorités du nouveau gouvernement en matière d’école, d’ordre public, d’économie, de natalité, d’égalité des chances, d’écologie, de services publics et de santé« . Discours dans lequel il donnait une petite place à nos sujets. A notre grande surprise, c’était la première fois qu’un président parlait « à une heure de grande écoute et lors d’un discours important, d’infertilité masculine et féminine. Certes la mise en relation avec la chute de la natalité n’était pas des plus opportune, mais nous pouvions nous réjouir que nos sujets soient montés si haut dans la hiérarchie politique française. Nous pouvions honnêtement espérer que la stratégie nationale Fertilité puisse avancer. Ce que nous attendions depuis 2021 et le vote d’un amendement pour le plan fertilité.
« Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
Nous étions, jusqu’à récemment, un pays dont c’était la force, sans doute la singularité en Europe quand on se comparait aux voisins, et c’est moins vrai depuis quelques années. Alors il y a derrière cela des angoisses qui vont avec la société, peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers. Il appartiendra au Gouvernement de poursuivre ce travail, mais je voudrais insister sur deux points pour essayer d’améliorer les choses.
Après l’allongement du congé paternité, je crois profondément que la mise en place d’un nouveau congé de naissance sera un élément utile dans une telle stratégie, congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel. D’abord, il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent. Mais surtout, il sera plus court que le congé parental actuel qui peut parfois aller jusqu’à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail, mais qui aussi crée beaucoup d’angoisse parce qu’il est extrêmement peu et mal rémunéré et donc crée des situations parfois impossibles.
La natalité baisse aussi parce que l’infertilité progresse.
Et je parle là d’une forme de tabou du siècle, mais les mœurs changent, on fait des enfants de plus en plus tard. L’infertilité masculine, comme féminine, a beaucoup progressé ces dernières années et fait souffrir beaucoup de couples. Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique« .
Pour rappel, 2021 vote de la loi de bioéthique, puis février 2022 remise du rapport sur les causes d’infertilité qui proposait 6 axes pour améliorer l’information, la sensibilisation, la formation, la recherche…. Janvier 2024 discours de Monsieur Macron……. Se satisfaire de peu, car de notre côté nous avions en 2022 et 2023 interpellé différents ministères pour faire avancer les différents axes du rapport sur les causes d’infertilité. Car le temps qui passe est l’ennemi des personnes infertiles. Mais sans trop de succès, oui des rendez-vous, mais non aucune actions, ni même perspective d’action. Donc quand Monsieur Macron a prononcé les mots ci-dessus, nous avons repris espoir que peut-être les choses allaient enfin changer.
Janvier 2024 c’est aussi le lancement du PEPR « Santé des Femmes et santé des couples« (notre association participe au comité exécutif de ce PEPR) qui met en place pour la première fois des consortiums de recherche sur les thèmes d’une part de l’endométriose et d’autre part des infertilités. Matérialisant ainsi l’axe 6 du rapport sur les causes d’infertilité. La recherche c’est essentiel, mais c’est sur du temps long. Nous avons besoin que d’autres choses bougent elles aussi, notamment les trois premiers axes du rapport : sensibilisation et information individuelle et collective, ainsi que la formation des professionnels. Nous avons aussi besoin que nos demandes autour de l’amélioration de la qualité de la prise en charge soient considérées, ce qui est loin d’être évident puisque Monsieur Véran avait volontairement mis de coté cet aspect dans sa commande du rapport de février 2022. Ce qui ne nous empêche pas évidemment de parler du DPI-A, de l’AMP post Mortem, des moyens pour les centres, des délais de prises en charge, des conditions de prises en charge, etc….
Le 8 mars 2024 nous publions une tribune intitulée : « Infertilité : A quand un “réarmement” scientifique, éthique et logistique ? », car suite au discours il ne se passe rien…..
En mai 2024, nous progression d’un bond vers le lancement d’une stratégie fertilité, nous sommes reçue à l’Élysée par la conseillère de Monsieur MACRON. Première fois que nous sommes reçu à l’Élysée en 11 ans. Première fois aussi qu’une conseillère travaille spécifiquement sur ces sujets. L’écoute est parfaite, la volonté d’agir est réelle, des perspectives de mise en route de certains point sont programmés pour l’automne 2024. Nous sommes vraiment très enthousiastes, car enfin nous sommes entendues, considérées au plus haut niveau de l’état et la volonté d’agir est là. Nous touchons du doigt la possibilité d’enclencher une autre manière de parler, de traiter l’infertilité et la fertilité, enfin SUJETS de Santé publique. L’automne s’annonce enthousiasmant ….. Mais il ne le sera pas, pas du tout même.
La dissolution de l’Assemblée National suite aux élections va même beaucoup nous inquiéter, car en France il y a des courants conservateurs qui aimeraient bien revenir sur les droits à l’AMP, les droits des femmes. Nous traversons des semaines de grande inquiétude. Nous publions cet article c’est la douche froide et la crainte aussi qu’avec un nouveau premier ministre, nous reculions dans nos droits. Nous étions pourtant si proche d’avancer vraiment.
Un an après le discours de Monsieur Macron rien a bougé, voir même nos sujets sont retombés dans les limbes de l’administration et des politiciens. Noyés au milieu des très nombreux sujets tout aussi importants de notre époque agitée.
C’est une grand déception citoyenne, démocratique. Car les ministres passent, mais nous associations, bénévoles restons, au plus près des souffrances et difficultés des patientes et patients, des futurs parents. Nous sommes mobilisés depuis 12 ans maintenant et l’écoute politique est défaillante. Sans moyens nous essayons de changer le monde. Et malgré une reconnaissance de l’urgence de la situation, énoncé en 2016 par le président de la République, nos sujets un an après sont au point mort. Et c’est vraiment très regrettable.
Nous avons été interrogé par une journaliste du Monde sur ce « Un an après », article publié le 14 janvier.
La réunion que nous avons eu lundi 13 janvier au sujet de l’échéance du 31 mars 2025, date à laquelle les embryons et gamètes « anonymes » devraient être détruits, nous inquiète au plus au point, car même si des propositions « rassurantes » ont été faite par le ministère. Même si l’ensemble des sociétés savantes et des professionnels de l’AMP s’opposent à cette destruction. Il nous semble que le cadre administratif et juridique fasse finalement peu de cas de nos projets de parentalités, de nos souffrances physiques et morales liées à l’infertilité, aux traitements. Peu de cas aussi du cadre de la loi, du code de la santé publique et c’est inquiétant. Mais nous vous en parlerons dans un autre article. Et nous aurons sans doute besoin de votre mobilisation.
Pour terminer sur une note positive les choses bougent sur le terrain, notamment en Guadeloupe, Martinique et Guyane nous vous en parlerons prochainement.
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